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Affaire Bettencourt : Patrice de Maistre maintenu en détention

La cour d'appel de Bordeaux confirme le placement en détention de l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt dans le cadre de l'affaire d'abus de faiblesse à l'encontre de la milliardaire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre, à Paris, le 18 octobre 2010. (FRED DUFOUR / AFP)

La cour d'appel de Bordeaux a confirmé, vendredi 30 mars, le placement en détention de l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, écroué le 23 mars dans le cadre de l'affaire d'abus de faiblesse à l'encontre de la milliardaire.

La cour "confirme l'ordonnance de placement en détention provisoire et ordonne une expertise médicale pour vérifier la compatibilité de la détention avec son état de santé", explique la Cour d'appel, précisant que cette expertise devra être réalisée dans les trois semaines. Son avocat, Me Christophe Cariou-Martin, avait souligné jeudi, lors de l'audience, que son client, âgé de 63 ans, a déjà subi "un double pontage" et souffre "de maladies cardiaques récurrentes".

Patrice de Maistre a été placé en détention provisoire, jeudi 22 mars, par le juge des libertés et de la détention, à la demande des juges d'instruction en charge de l'affaire Bettencourt, et du parquet. Déjà mis en examen pour abus de faiblesse depuis le 15 décembre dans cette affaire, il a été de nouveau mis en examen, notamment pour abus de biens sociaux.

Financement de la campagne 2007

Dans son ordonnance justifiant la demande de placement en détention de M. de Maistre, dont des extraits ont été publiés par le Journal du Dimanche, le juge d'intruction de Bordeaux, Jean-Michel Gentil, avait notamment souligné la concomitance de dates entre deux envois d'argent provenant de comptes en Suisse de Mme Bettencourt et des contacts avec Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP. Ce document évoque un retour de fonds de 400 000 euros, arrivé le 5 février 2007, à l'avant-veille d'un rendez-vous entre M. de Maistre et Eric Woerth, devenu plus tard ministre.

Or l'ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout, a soutenu que M. de Maistre lui avait dit vouloir remettre de l'argent à M. Woerth. Un autre retour de 400 000 euros a été découvert le 26 avril 2007. Or François-Marie Banier, proche de l'héritière de l'Oréal, fait état, le même jour dans son journal, d'une confidence de Liliane Bettencourt : "De Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent. J'ai dit oui". Nicolas Sarkozy était alors en campagne pour la présidentielle, qu'il a remportée.

"J'ai seulement travaillé"

Les avocats de Patrice de Maistre ont estimé, jeudi à l'audience, qu'aucun fait nouveau ne justifiait ce placement en détention. Me Pierre Haïk s'était également interrogé sur le calendrier de la justice dans cette affaire, alors que son client a été placé en détention à un mois de l'élection présidentielle. L'ex-gestionnaire de fortune, présent à l'audience, s'était pour sa part dit "sous le choc".

"Je n'ai rien fait de ce qui m'est reproché, j'ai seulement travaillé. Ce que je n'ai pas fait, c'est arrêter un système qui existait depuis quarante ans", a-t-il assuré, visant apparemment la manière dont circulait l'argent chez les Bettencourt. Et il ajoute : "C'aurait été plus facile pour moi de dénoncer" ce système.

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