"Jérôme Cahuzac ternit l'image de ceux qui l'ont protégé"
L'historien Christian Delporte revient sur les ministres démissionnaires de la Ve République.
Une démission. C'est la voie de sortie qu'a empruntée, mardi 19 mars, le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, secoué par l'ouverture d'une information judiciaire pour "blanchiment de fraude fiscale". Quelques minutes avant cette annonce, Christian Delporte, spécialiste de l'histoire des médias et de la communication politique, revenait pour francetv info sur les démissions de membres du gouvernement.
Plus tard, Eric Woerth, impliqué dans l'affaire Bettencourt, n'a pas démissionné, et cela a pollué l'image de Nicolas Sarkozy.
Comment réagissent les ministres démissionnaires ?
Il y a deux réactions typiques : soit le ministre justifie son retrait du gouvernement en expliquant qu'il veut se concentrer sur sa défense, soit il est tellement mis en cause qu'il affirme ne pas vouloir porter atteinte à son équipe gouvernementale. Mais dans tous les cas, il ternit l'image de ceux qui l'ont protégé. Ici, François Hollande et Jean-Marc Ayrault, qui lui ont accordé leur confiance.
Ce type d'affaire pourrait-il avoir un impact sur la cote de l'exécutif ?
Non, pas tellement. Les Français sont plutôt blasés et préoccupés par d'autres choses. Surtout que dans le cas de Jérôme Cahuzac, il s'agit de faits qui se seraient passés il y a longtemps, en 2010. C'est presque une vieille histoire. Mais cela conforte les Français dans l'idée que les hommes d'Etat s'engagent en politique uniquement pour défendre leurs propres intérêts, ce qui remet en cause l'idée même de démocratie.
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