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"Le Monde" refuse de transmettre les données Offshore Leaks à la justice

En dépit de la requête du ministre du Budget, le quotidien refuse de livrer à la justice les données qui lui ont permis de nourrir son enquête sur l'univers des zones offshore. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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La façade de la rédaction du journal "Le Monde", à Paris, le 7 mars 2013. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Le journal Le Monde n'est engagé "ni dans une entreprise de délation ni dans un travail d'auxiliaire de l'inspection fiscale ou d'autres autorités", prévient le quotidien, dans son éditorial du mercredi 10 avril. En dépit de la demande formulée dans ce sens par le ministre du Budget, le quotidien refuse de transmettre à la justice les données dites Offshore Leaks qui lui ont permis de nourrir son enquête sur l'univers des zones offshore. 

Le quotidien précise qu'il rejette fermement "toute demande, qu'elle soit judiciaire ou gouvernementale, de transmission de données". Les 2,5 millions de fichiers détaillant les opérations de plusieurs paradis fiscaux, appelés Offshore Leaks et livrés à plusieurs médias par l'International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), n'ont donc pas vocation à être traités par la justice, contrairement à ce qu'aurait souhaité Bernard Cazeneuve. Le ministre délégué au Budget avait demandé mardi, lors des questions à l'Assemblée nationale, à "la presse qui dit détenir des éléments et des fichiers de bien vouloir les communiquer à la justice". En France, seul Le Monde a accès à ces documents. 

"A chacun son rôle"

"Le propos n'a été ni nuancé ni corrigé par d'autres autorités de l'Etat. On peut donc en déduire qu'il exprime la position du gouvernement", poursuit le quotidien, qui regrette une "approche [...] pour le moins surprenante". "A chacun son rôle", ajoute le journal, qui estime que c'est à "la justice d'établir les responsabilités là où la loi a pu être enfreinte" et aux gouvernants et législateurs "de prendre des mesures pour prévenir les abus." L'éditorial rappelle que la protection des sources est protégée par la loi, et que selon la carte de la profession, "le journaliste ne doit en aucun cas confondre son rôle avec celui du policier ou du justicier."  

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