Uber Files : l'ancien ministre socialiste Alain Vidalies réclame une "réponse d'État"
Une enquête conduite par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) et ses partenaires permet de comprendre les pratiques de lobbying du géant du VTC et notamment sur ses liens avec Emmanuel Macron lorsqu’il était au ministère de l’Économie.
Alain Vidalies, ancien ministre socialiste sous François Hollande et qui a été secrétaire d'Etat en charge des Transports de 2014 à 2017, s'est battu contre l'arrivée d'Uber en France. Après les révélations de l'enquête Uber Files, il "tombe des nues" et réclame des "éclaircissements et une réponse d'État".
>> Uber Files : comment Emmanuel Macron s'est impliqué lors de l'arrivée du géant du VTC en France
Dans ces Uber Files, la cellule investigation de Radio France et ses partenaires du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) révèle les pratiques de lobbying du géant du VTC et notamment sur ses liens avec Emmanuel Macron lorsqu’il était au ministère de l’Économie.
franceinfo : Saviez-vous qu'Emmanuel Macron était à l'époque favorable à l'arrivée d'Uber en France et qu'il avait des liens étroits avec l'entreprise ?
Alain Vidalies : Je savais qu'il était favorable à Uber, ça correspondait à son état d'esprit, à sa défense de la startup nation. J'avoue que j'ignorais que ça avait l'ampleur révélée aujourd'hui. Que ça se traduise par ce lobbying ou par un mouvement permament d'influence institutionnelle au service d'une entreprise internationale qui a comme principale règle de n'en respecter aucune, je dois dire que même moi je tombe des nues.
Saviez-vous que des amendements étaient servis clé en main par Uber ?
Je savais qu'il y avait une initiative d'Uber derrière et j'ai toujours été en première ligne pour les faire retoquer mais les textes de ces amendements étaient ensuite repris dans des arrêtés, des décrets, voire en essayant d'influencer des services administratifs donc c'était un combat pratiquement de tous les jours qu'Emmanuel Macron a mené.
Qu'est-ce qui vous surprend le plus ?
C'est d'apprendre qu'il a participé à des réunions quasi secrètes avec les dirigeants et qu'au-delà du lobbyisme, il y ait cette connivence.
Ces révélations doivent-elles avoir des suites politiques ?
Ces révélations devront alimenter le débat politique. On est dans une situation qui mérite une réponse d'État. Il faudra apporter des réponses et des éclaircissements auxquels les Français ont le droit.
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