"Ce n'est pas dans les salons parisiens qu'on comprend la réalité" (Jacques Myard)

C'est à leur tour de s'exprimer. Après la colère de François Hollande et Manuel Valls, Jacques Myard a répondu aux questions de France Info sur sa "mission personnelle" en Syrie. Il fait partie du groupe de quatre élus à s'être rendu en Syrie et trois d'entre eux ont rencontré Bachar el-Assad mercredi matin. "Si le chef de l’Etat a piqué une colère, tant mieux, il est en bonne santé. Mais cela m’indiffère et ces personnes devraient ouvrir les yeux car la politique que nous menons dans le Proche-Orient est franchement suicidaire et ne conduit à rien, si ce n’est que la guerre civile en Syrie va continuer ", a dit le député sur France Info.

La député rappelle que Bachar El-Assad "a le soutien d’une partie de sa population. Il ne va pas gagner militairement, mais tout le monde nous dit que c’est un élément incontournable : un règlement politique ". Pour parvenir à une paix durable selon lui, "et faire face à cette gangrène qu’est Daech et Al-Qaïda, il va falloir trouver une solution ".

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Bachar El-Assad a tué 200.000 de ses compatriotes ces dernières années, François Hollande parle de "dictateur", Manuel Valls de "boucher". A cela, Jacques Myard répond : "C’est beaucoup plus complexe que cela. Ce genre de propos y compris de la part du chef de l’Etat qui renvoie tout sur Bachar c’est presque une faute politique. Je ne suis pas là pour défendre Bachar. Oui, il a du sang sur les mains, mais il n’est pas le seul. Quand Merkel et Hollande vont discuter avec Poutine certains disent qu’il a du sang sur les mains. Donc, il y a un moment, la diplomatie c’est de discuter avec des gens avec lesquelles on n’est pas d’accord ".

"La diplomatie c’est de discuter avec des gens avec lesquelles on n’est pas d’accord" (Jacques Myard)

"Si le régime tombe, c’est le Liban qui va aussi tomber ", prévient Jacques Myard, et cela "va être le chaos dans la région. Il faut ouvrir les yeux et ce n’est pas dans les salons parisiens, ni dans les Etats-majors politiques parisiens que l’on comprend la réalité. Qu’ils aillent sur place et qu’ils interrogent. Qu’ils fassent leur travail et cessent des jugements à l’emporte-pièce qui ne font pas avancer la solution ", s'emporte le député.

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François Hollande a "condamné " la visite de quatre parlementaires français en Syrie. Gérard Bapt, le député PS qui a partipé au voyage a indiqué à Reuters qu'il n'avait pas rencontré Bachar al Assad. Il va tout de même être convoqué par le Parti socialiste et sera sanctionné. "Je le déférerai devant la haute autorité du Parti socialiste ", a indiqué le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.