François Hollande condamne le voyage syrien des parlementaires français
Le voyage de quatre parlementaires français en Syrie - dont trois ont rencontré Bachar al Assad - a été largement condamné à gauche. Et François Hollande a joint sa voix à ce concert, depuis les Philippines où il est en visite officielle : "Cette initiative, je la condamne. Je la condamne parce qu'il s'agit d'une rencontre entre des parlementaires français qui n'ont été mandatés que par eux-mêmes avec un dictateur qui est à l'origine d'une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200.000 morts. 200.000 ! " a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à Manille.
"Que des parlementaires aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher "
La gauche partage assez largement ce constat et le Premier ministre a qualifié ce voyage de "faute morale " et s'est indigné de ce "que des parlementaires aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher ". Trois des quatre parlementaires ont en effet rencontré Bachar al Assad. Le député PS Gérard Bapt a préféré s'abstenir mais le premier secrétaire du parti socialiste ne compte pas pour autant en rester là : "J'ai écrit à Gérard Bapt, je le convoquerai et je prendrai des sanctions ", prévient Jean-Christophe Cambadélis. Sur France Inter, le député de Haute-Garonne a plaidé : "c'était une visite strictement privée ", un "déplacement exploratoire pour retrouver le chemin de la compréhension et de la paix ".
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Dans l'après-midi, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone a également commenté ce voyage. Le déplacement des parlementaires "n'engage en rien l'Assemblée nationale ", a-t-il déclaré. "Quatre parlementaires, dont deux députés, ont pris ces derniers jours l'initiative personnelle de se rendre en Syrie. Ce déplacement n'engage en rien l'Assemblée nationale. A titre personnel, je condamne fermement ce déplacement dans un pays dont les dirigeants restent aujourd'hui au ban des nations démocratiques ", a détaillé Claude Bartolone.
"Si j'avais l'occasion d'aller en Syrie, j'irais sûrement en Syrie "
Mêmes explications du côté de l'UMP Jacques Myard, qui, lui, a rencontré le président syrien en compagnie du sénateur UMP Jean-Pierre Vial et de son collègue UDI François Zocchetto. Mais ils trouvent des oreilles mieux disposées dans leurs camps. L'ancien Premier ministre François Fillon a assuré qu'ils avaient eu raison d'entreprendre ce voyage : "si j'avais l'occasion d'aller en Syrie, j'irais sûrement en Syrie ". Le vice-président du FN, Louis Alliot approuve également : "une initiative qui me paraît saine, intelligente ".
Soutient global à droite donc, à l'exception - notable - de Nicolas Sarkozy, qui, sans condamner officiellement, n'est pas trendre avec les quatre députés et sénateurs
.@NicolasSarkozy #Syrie "Moi j'y serais pas allé mais difficile d'empêcher 4 gugus de faire ce qu'ils veulent." 1/2
— Yannick Falt (@yfalt) February 26, 2015
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