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Démission de Moscovici : la majorité absolue du PS en grand danger

Avec la démission de Pierre Moscovici de son mandat de député, la majorité absolue du Parti socialiste à l'Assemblée nationale ne tient plus qu'à un fil. En cas de défaite lors de l'élection législative partielle qui sera organisée dans le Doubs, le groupe ne compterait plus que 288 membres, soit un siège de moins que la majorité absolue, un vrai symbole.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (La lettre de démission de Pierre Moscovici est arrivée ce mardi à l'Assemblée nationale © MAXPPP)

"S'il doit y avoir une partielle, il y aura une partielle ", avait affirmé mercredi dernier Pierre Moscovici, devant l'incompatibilité entre son mandat de commissaire européen et celui de député français. Et il y aura donc bien une élection législative partielle, sauf qu'il place le groupe socialiste à l'Assemblée nationale dans une posture bien inconfortable. En démissionnant de son mandat de député du Doubs - la lettre est arrivée ce mardi à l'Assemblée -, il met en jeu la majorité absolue du Parti socialiste, soit 289 députés. Si l'élection partielle, qui doit légalement se dérouler dans les trois mois, est perdue, alors la majorité absolue le sera aussi. 

Certes, l'abstention sur certains textes récents de députés socialistes dits "frondeurs" avait de fait empêché le PS d'imposer cette fameuse majorité absolue. Certes, perdre la majorité absolue n'est pas en soi un drame. Mais le symbole est de taille.

Son suppléant aurait pu lui succéder, à quelques jours près

D'ailleurs, l'exécutif avait tenté de s'épargner le risque d'une élection partielle en confiant à Pierre Moscovici, le 5 mai dernier, une mission sur "la place de la France en Europe". Une manoeuvre qui ouvrait la voie au remplacement du député par son suppléant au bout de six mois. Mais la Commission européenne n'avait pas le même timing : il aurait fallu que le nouveau commissaire européen ne prenne ses fonctions que le 6 novembre prochain, et non pas le 1er novembre comme cela a été le cas. Malgré tout, officiellement dans les rangs du PS on ne s'inquiète pas outre mesure, comptant toujours dans les rangs les voix des Radicaux et des écologistes, ces derniers s'éloignant de plus en plus de la ligne gouvernementale. 

Olivier Faure : "Cette majorité ne dépend pas du siège de Pierre Moscovici"

Le Parti socialiste va donc devoir faire une campagne serrée dans la 4e circonscription du Doubs. En juin 2012, Pierre Moscovici y avait été élu avec 49 % des voix, à la faveur d'une triangulaire face au Front national et à l'UMP. Et l'impopularité record de l'exécutif ne promet pas vraiment des lendemains électoraux qui chantent.

  (Composition de l'Assemblée nationale © Idé)
 

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