Les députés écologistes tentent de dépasser "les jalousies et les petites erreurs" pour faire exister leur groupe à l'Assemblée

Faire exister son propre groupe parlementaire au sein de la Nupes... Pour les écologistes, la démarche est encore laborieuse. Alors qu'Europe Ecologie - Les Verts (EELV) réunit cette semaine ses députés à Montévrain (Seine-et-Marne) pour un séminaire de "team building", l'un d'entre eux admet : "Il y a des petites jalousies, des petites erreurs". 

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Des dissensions qu'illustre bien par exemple le choix d'attribution des bureaux des députés élus à l'Assemblée. Ils sont dispatchés sur trois sites différents. Les meilleurs emplacements – qui se trouvent près de l'hémicycle, des collaborateurs, de la buvette – sont réservés aux quelques députés écologistes déjà présents lors de la dernière législature... Mais aussi – et c'est cela qui pose problème d'après un cadre EELV – au clan du coprésident du groupe, Julien Bayou, député de Paris.

Un bureau près du local ménage pour Sandrine Rousseau

Certains y voient des petites vengeances personnelles. Sandrine Rousseau, par exemple, qui – tout le monde le sait en interne – est en froid avec Julien Bayou depuis la présidentielle. Elle est reléguée dans la rue d'en face, dans un bureau collé au local ménage. "Ça fait râler", nous dit ce même cadre qui souligne aussi une forme d'amateurisme. Le groupe écologiste n'a par exemple toujours pas recruté de chargé de communication. Un conseiller relativise : "On n'a pas d'expérience parlementaire, il va falloir un peu de temps".

"Nous, on est un diesel, on se lance difficilement. Mais après, on va envoyer du pâté."

Un conseiller EELV

à franceinfo

Autant dire que ce petit week-end vise à motiver les troupes. Les députés écologistes ont besoin de se recentrer. Les 23 élus se retrouvent d'ailleurs rien qu'entre eux, du moins la première journée, sans collaborateurs, comme coupés du monde. Au vert, éloignés de la capitale et des journalistes dans une petite commune de Seine-et-Marne. "Ça saoule tout le monde mais il faut le faire", appuie un parlementaire. Depuis les élections, "on ne l'a jamais fait, en tout cas pas comme ça", insiste-t-il.

"Affiner la stratégie" au sein de la Nupes

Deux jours pour devenir un groupe, tel est le programme de ce séminaire de rentrée. Se retrouver pour se trouver. Un député fait la to-do list, la liste des cases à cocher : "Revenir sur la séquence de l'été, le nombre d'amendements à faire passer" et surtout "affiner la stratégie" à adopter à l'Assemblée nationale et au sein de la Nupes pour ne pas perdre pied.

Car pour l'instant, le groupe écologiste navigue à vue. La preuve, le séminaire débutera par un portrait chinois collectif pour être à l'unisson. Il faut aussi créer du lien, les organisateurs ont donc prévu des moments de convivialité comme un cocktail avec petit concert de bossa nova. Mais là encore l'idée divise :  certains jugent cette activité "trop guindée".