"Le Kosovo, c'est notre âme !" : en visite en Serbie, Emmanuel Macron a abordé la difficile question de l'indépendance du Kosovo
Si Emmanuel Macron a été applaudi de bon cœur lors de son discours dans le parc Kalemegdan, à Belgrade, la question de la reconnaissance du Kosovo par la Serbie reste difficile.
Emmanuel Macron a poursuivi sa visite en Serbie. Lundi 15 juillet, le chef de l'État français a inauguré un monument en hommage à la France, en compagnie de son homologue serbe, Aleksandar Vucic. Les tensions entre les deux pays semblent s'être apaisées. Des milliers de Serbes sont venus écouter le discours du président de la République qui a tenté de les rassurer sur l'avenir de la Serbie en Europe.
La foule a applaudi de bon cœur. Quand elle s'est relâchée, un membre du protocole serbe était là pour jouer les chauffeurs de salle. Certains se sont déplacés spontanément, d'autres ont reçu un sms les encourageant à venir "saluer le président français" qui a débuté son discours en serbe.
La difficile question du Kosovo
Emmanuel Macron n'a pas hésité aborder la très délicate question du Kosovo : "C'est ce combat du compromis entre la Serbie et le Kosovo, c'est un combat difficile." Etrange réaction positive du public serbe, qui a applaudi le chef de l'État français sans savoir ce qu'il était en train de dire. Le président s'est éloigné de son texte et le passage n'était pas traduit sur les écrans géants installés dans le parc Kalemegdan à Belgrade.
Le peuple serbe et l'État ne reconnaîtront jamais l'indépendance du Kosovo.
Radmila,
spectatrice lors du discours d'Emmanuel Macronà franceinfo
Pour Radmila, il n'y a pas de compromis possible : la Serbie ne peut pas reconnaître l'indépendance du Kosovo. Si l'Union européenne impose cette condition pour l'intégrer, la réponse reste la même. Radmila ne changera pas d'avis, "tant pis. Nous n'avons pas besoin de l'Europe". "Le Kosovo, c'est notre âme !", prolonge un autre spectateur du discours d'Emmanuel Macron. Une position qui accentue le gouffre qui sépare Bruxelles et Belgrade. D'un côté, il y a des institutions qui cherchent une solution et de l'autre un peuple qui refuse l'idée même de renoncer à une région qu'il considère toujours sienne.
Le processus d'adhésion est devenu beaucoup trop long, estime Zoran pour qui "la Serbie doit faire partie de l'Union européenne". Le Serbe "ne comprend pas les attentes de l'Europe" estimant que son pays a "rempli toutes les exigences". Considérant que "la Serbie doit se réformer", Zoran juge qu'"une adhésion pourrait aider à le faire", montrer que la Serbie est "soutenue et qu'elle fait partie de la famille européenne pour le meilleur et pour le pire". C'est justement l'inverse de ce que veut Bruxelles. Pour les 27, il faut que la Serbie se réforme avant d'être intégrée.
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