Florange, Bayonne, Fessenheim… Comment ont voté les villes symboles ?
Usines menacées, villes théâtres de déplacements houleux ou traumatisées par l'affaire Merah… Tour d'horizon des résultats dans les lieux marquants de la campagne.
Usines menacées, villes théâtres de déplacements houleux ou traumatisées par l'affaire Merah… Comment ces endroits emblématiques de la campagne présidentielle ont-ils voté ? Tour d'horizon des résultats dans les lieux marquants de la campagne.
• Les sites industriels menacés sanctionnent Sarkozy
ArcelorMittal. Passage obligé de la campagne présidentielle, Florange (Moselle), où deux hauts fourneaux d'ArcelorMittal sont à l'arrêt, a largement sanctionné Nicolas Sarkozy, qui pointe en troisième position avec 19,01% des voix, en chute de 9 points par rapport à 2007. Dans cette commune lorraine, les vainqueurs se nomment François Hollande (32,30%), qui améliore de 5 points le score de Ségolène Royal, et Marine Le Pen (25,69%), qui fait 10 points de mieux que son père.
Dans la ville voisine de Gandrange, marquée par la fermeture de l'aciérie ArcelorMittal en 2009 malgré les promesses de Nicolas Sarkozy, le schéma est encore plus prononcé, la candidate du Front national améliorant de 12 points le score de Jean-Marie Le Pen en 2007.
Petroplus. A Petit-Couronne (Seine-Maritime), autre haut lieu de la campagne, où la raffinerie de Petroplus est menacée, Nicolas Sarkozy n'arrive qu'en quatrième position avec un score très faible (15,61%). Cette terre très marquée à gauche a sans surprise placé François Hollande en tête (36,03%), mais le Front national (deuxième avec 19,69%) enregistre une poussée de 9 points par rapport à 2007. A noter également la percée, dans cette commune, de Jean-Luc Mélenchon, troisième avec 17,68%.
Lejaby. Le combat des couturières de Lejaby a été ultra-médiatisé pendant la campagne. A Yssingeaux (Haute-Loire), où l'usine menacée de fermeture a finalement été reprise par une filiale de LVMH grâce à l'activisme du gouvernement, les électeurs ont plutôt épargné Nicolas Sarkozy. Le président sortant (27,19%) chute de trois points par rapport à 2007, mais son score reste dans la moyenne nationale. Là encore, le vote frontiste bondit (+ 8 points). Et François Bayrou dégringole, passant de 23,83% à 12,88%.
• Fessenheim rejette François Hollande, qui veut fermer la centrale nucléaire
Fessenheim (Haut-Rhin) était déjà une terre de droite. Elle l'est encore davantage depuis que François Hollande s'est engagé à fermer la plus vieille centrale nucléaire de France, implantée sur la commune. Le candidat socialiste n'y recueille que 12,43% des voix, trois points de moins que Ségolène Royal il y a cinq ans. Mouvement inverse pour Nicolas Sarkozy, qui a qualifié de "folie" la fermeture proposée par son adversaire. Le président sortant passe de 29,94% à 33,55%.
• L'affaire Merah n'influe pas sur le vote à Toulouse et Montauban
La gauche redoutait que l'affaire Mohamed Merah ne profite à Nicolas Sarkozy. Cela n'a pas été le cas à Toulouse (Haute-Garonne). Meurtrie par la tuerie de l'école juive et l'assassinat d'un militaire, la Ville rose est restée fidèle à sa tradition de bastion de la gauche. François Hollande (34,44%) perd deux points par rapport à Ségolène Royal en 2007, mais cette baisse est surtout liée au score important de Jean-Luc Mélenchon, troisième avec 15,91%. Nicolas Sarkozy, en revanche, perd plus de trois points.
A Montauban (Tarn-et-Garonne), ville UMP, le résultat n'a rien d'exceptionnel non plus. Nicolas Sarkozy ne perd que trois points par rapport à 2007. Comme dans beaucoup d'endroits, le Front national progresse sensiblement et François Bayrou chute lourdement.
• A Bayonne, le déplacement raté de Nicolas Sarkozy laisse peu de traces
C'est l'un des déplacements qui aura le plus marqué la campagne. Le 1er mars, deux semaines après avoir officialisé sa candidature, Nicolas Sarkozy se rend dans le centre de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), où il est copieusement hué et sifflé. Dans les urnes, le président sortant accuse certes une chute de 3 points par rapport à 2007 et Hollande fait gagner deux points au PS. Mais le fait marquant, c'est surtout l'effondrement de François Bayrou, qui perd 11 points. Un échec cuisant dans ce département, dont il est député depuis 1988.
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