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Affaire Fillon : "On est accroché au mât d'un bateau qui coule de jour en jour un peu plus"

Karl Olive, maire Les Républicains de Poissy (Yvelines) et porte-parole d'Alain Juppé durant la primaire, a demandé, jeudi sur franceinfo, la tenue d'un conseil national de son parti pour choisir un nouveau candidat en remplacement de François Fillon.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Fillon, le 1er mars 2017, à Paris. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP )

François Fillon n'a pas l'intention de lâcher, malgré les défections qui se multiplient dans son propre camp. En déplacement à Nîmes, jeudi 2 mars, François Fillon a assuré que "la base, elle, tient. Je m'appuie sur les Français", a-t-il également lancé. Ce n'est pas l'avis du maire Les Républicains de Poissy, dans les Yvelines, Karl Olive. Le porte-parole d'Alain Juppé lors de la primaire a expliqué, jeudi sur franceinfo, être "accroché au mât d'un bateau qui coule de jour en jour un peu plus". Karl Olive demande la tenue d'un conseil national du parti pour désigner "un nouveau candidat".

franceinfo : Pourquoi retirez-vous votre soutien à François Fillon ?

Karl Olive : La primaire était une compétition, mais pas un combat. J'avais choisi Alain Juppé, dont j'étais l'un des porte-parole. Le soir de la victoire de François Fillon, j'ai fait partie de ceux qui ont dit : 'Évidemment, on doit être derrière notre vainqueur comme un seul homme.' Pour autant, ce n'est pas un chèque en blanc. On constate, depuis maintenant un peu plus d'un mois, que l'on est passé d'une élection imperdable à une élection devenue ingagnable. Nous, élus de terrain, sommes les personnalités préférées, parce que nous sommes à portée d'engueulade des administrés. Je peux vous dire qu'en ce moment, on sait ce que c'est que l'engueulade auprès des administrés !

Vous sentez-vous trahi par François Fillon ?

Il y a une présomption d'innocence. Cependant, sur le terrain, le mal est fait. Il reste un peu plus d'un mois, que devons-nous faire ? Je constate simplement qu'on est accroché au mât d'un bateau qui coule de jour en jour un peu plus. Je pense qu'on a 10 jours pour se reprendre en main, par rapport à cette date du 15 mars [date de la convocation chez les juges de François Fillon]. Pour se reprendre en main, il y a une solution qui est de convoquer un conseil national du parti Les Républicains. De ce conseil national doit sortir un nouveau candidat pour lequel il faudra se retrousser les manches.

Comment interprétez-vous ce choix de François Fillon d'aller jusqu'au bout, coûte que coûte ?

Le président du Sénat, Gérard Larcher, et le secrétaire général du parti, Bernard Accoyer, ont essayé de faire entendre raison à François Fillon. Cela ne s'est pas forcément très bien passé. Aujourd'hui, il y a un certain nombre d'élus qui choisissent une autre solution. Il y a un appel des maires qui est lancé. Il faut que le conseil national se réunisse ! Il y a un destin qui dépasse le destin singulier d'une personne, c'est le destin national. Notre famille politique est en danger, au-delà du soldat Fillon.

"Notre famille politique est en danger, au-delà du soldat Fillon", Karl Olive

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