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Jean-Marie Le Pen visé par une plainte du fisc pour fraude fiscale

Les enquêteurs ont mené mercredi une série de perquisitions dans cette affaire, initialement ouverte pour blanchiment de fraude fiscale.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Marie Le Pen au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, le 16 octobre 2015 à Briançon (Hautes-Alpes). (MAXPPP)

Nouveau coup dur pour le fondateur du Front national. Jean-Marie Le Pen et son épouse Jany sont visés depuis le 24 septembre par une plainte du fisc pour fraude fiscale aggravée, a annoncé mercredi 4 novembre à l'AFP une source judiciaire. La direction des finances publiques des Hauts-de-Seine a déposé une autre plainte visant Gérald Gérin, un proche collaborateur du dirigeant frontiste, soupçonné par la justice d'avoir joué un rôle de prête-nom pour un compte dissimulé. 

Les enquêteurs ont mené mercredi une série de perquisitions dans cette affaire, initialement ouverte pour blanchiment de fraude fiscale et déclaration mensongère de patrimoine, après un signalement de la cellule antiblanchiment de Bercy (Tracfin) sur un compte caché en Suisse.

Le manoir de Montretout et deux domiciles perquisitionnés

Le manoir de Montretout à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), où Jean-Marie Le Pen a ses bureaux, a ainsi été perquisitionné. Deux autres perquisitions, l'une en région parisienne et l'autre en province, ont visé les domiciles d'un actuel et d'un ancien assistant de Jean-Marie Le Pen.

Joint par téléphone par l'agence Reuters, le député européen a indiqué qu'il se trouvait actuellement à l'étranger, précisant que lui-même résidait à Rueil-Malmaison. "Je suis étonné et indigné, je ne vois pas la raison de cette perquisition", a-t-il dit. "Je n'ai pas de compte caché à l'étranger."

Soupçons au sujet d'un compte caché à l'étranger

Cette enquête visant le cofondateur du FN avait été ouverte en juin par le parquet national financier. Elle porte sur des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale et d'omission de déclaration de patrimoine, à laquelle sont astreints les parlementaires, a précisé une source judiciaire. Mediapart avait affirmé fin avril que l'ancien président du Front national aurait placé de l'argent en Suisse par le biais d'une société de gestion de patrimoine gérée par un proche collaborateur.

Elle est consécutive à des signalements de la cellule antiblanchiment de Bercy (Tracfin) sur un compte bancaire caché à l'étranger, et de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), révélés par Mediapart en avril

1,7 million d'euros sous forme de lingots et de pièces d'or

Fin avril, le site d'informations avait dévoilé le signalement de Tracfin évoquant un trust géré à Genève, dont l'ayant droit serait l'assistant personnel de Jean-Marie Le Pen. Selon ce signalement, le trust comprendrait un compte abondé à hauteur de 2,2 millions d'euros, dont 1,7 sous forme de lingots et de pièces d'or.

"Je le nie. Ce n'est pas parce que Mediapart dit quelque chose que c'est une vérité évangélique", avait déclaré le député européen. Dans son signalement, Tracfin mentionne aussi l'existence d'un trust basé aux Iles Vierges britanniques et géré à Genève pour le compte de l'assistant personnel de Jean-Marie Le Pen.

Mais, selon cette source, le compte aurait été clos en 2014 et les fonds transférés dans une banque aux Bahamas.

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