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Les écologistes partagés après la nomination de Nicolas Hulot au gouvernement

Certains lui font "confiance" quand d'autres attendent de voir comment l'ancien animateur télé gérera les dossiers épineux du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. 

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Hulot, le 6 octobre 2015 à Paris.  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Il est le numéro 3 du gouvernement d'Edouard Philippe. Nicolas Hulot a été nommé, mercredi 17 mai, ministre de la Transition écologique et solidaire. Après avoir été "envoyé spécial pour la planète" auprès de François Hollande en 2016, cette figure de la cause environnementale avait plusieurs fois refusé un ministère. Il avait été sollicité par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. 

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Emmanuel Macron, qui n'a pas mis l'écologie au cœur de sa campagne et a nommé un Premier ministre employé par Areva et favorable à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a-t-il effectué "une belle prise" ou a-t-il véritablement décidé de placer l'environnement au cœur de son projet ? Après cette nomination, les écologistes font part de leurs espoirs et de leurs doutes. 

Entre "bonne chance" et "bon courage"

"Bonne chance Nicolas !", a simplement réagi l'ancienne ministre et écologiste Cécile Duflot. La députée Michèle Rivasi, également ancienne candidate à l'investiture d'Europe Ecologie-Les Verts, assure sur Twitter faire "confiance" à Nicolas Hulot pour 'tenter" de mettre l'écologie au menu du mandat Macron.

Ancien candidat EELV à la présidentielle 2017, Yannick Jadot relève, pour sa part, que la nomination de Nicolas Hulot est une bonne nouvelle, une "éclaircie dans un gouvernement où beaucoup ont toujours méprisé l'environnement (...)." Car le ministre est "bien seul" dans un "gouvernement pro-charbon, nucléaire, Ceta", poursuit le porte-parole d'EELV et candidat aux législatives, Julien Bayou. 

Pour l'ancienne ministre Corinne Lepage, la nomination de Nicolas Hulot au sein de ce gouvernement tient plutôt du ouf de soulagement.

"Un signal fort"

Ancien porte-parole de la fondation Hulot et désormais candidat de La République en marche pour les législatives, Matthieu Orphelin a fait par de son émotion. Chez les écologistes ralliés à Emmanuel Macron, l'enthousiasme est partagé, notamment par François de Rugy. 

Cette nomination est "un signal fort" et une "chance pour la France" a-t-il réagi sur franceinfo. L'intitulé du ministère affiche "la volonté du gouvernement du Premier ministre et du président d'enclencher cette transition dont on a tant besoin, et qui a tant de bénéfices en termes de solidarité et d'emploi." C'était "la condition" pour qu'il accepte, "ne pas être un ministre de l'Ecologie à part, mais au cœur du gouvernement."

"Nous jugerons sur pièce"

Du côté des ONG, WWF a "salué" la nomination d'un "homme de conviction" qui a "fait le pari de peser de l'intérieur." "Le WWF France se montrera à la fois constructif et exigeant à l’égard de Nicolas Hulot et du gouvernement qu’il rejoint", souligne l'ONG dans un communiqué. Elle "sera particulièrement attenti[ve] à plusieurs grands chantiers qui attendent déjà le ministre", citant la mise en œuvre de l’Accord de Paris, le dossier de Notre-Dame-des- Landes, la mise en œuvre de la loi sur la transition énergétique, ainsi que l’organisation d’un Grenelle de l’agriculture et de l’alimentation.

Pour le Réseau Action Climat, "le périmètre du ministère de la Transition écologique et solidaire devra être précisé pour s’assurer qu’il intègre les leviers essentiels pour la lutte contre les changements climatiques que sont le logement, l’énergie ou encore les transports", indique le regroupement d'ONG dans un communiqué. "Le Réseau Action Climat restera vigilant quant aux contours précis des ministères et à la tenue de l’engagement d’Emmanuel Macron de faire de la transition écologique le fil rouge de son projet", prévient-il. 

Economiste et membre d'Attac, Maxime Combes demande au nouveau ministre quelles garanties ont été obtenues, rappelant que le chef du gouvernement est un "ex d'Areva, défenseur des centrales à charbon, épinglé par Mediapart sur sa non-transparence." 

"Nous jugerons sur place", a pour sa part réagi sur Twitter Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

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