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"Je ne vois pas comment c'est possible" : les enseignants expérimentés vont-ils devoir travailler plus pour voir leurs salaires augmenter ?

Quels enseignants vont gagner plus et sous quelles conditions ? Des concertations s'ouvrent ce lundi entre le ministère de l'éducation et les organisations syndicales. Les professeurs en milieu de carrière craignent d'être laissés sur le bord de la route. 

Article rédigé par franceinfo - Thomas Giraudeau
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Une salle de classe en école primaire. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Une augmentation de salaire de 10% pour tous, aucun professeur en dessous de 2 000 euros net en début de carrière dès la rentrée de septembre 2023... Les promesses ont été nombreuses ces derniers mois, de la part d'Emmanuel Macron ou du ministre de l'Éducation Pap Ndiaye. Si une hausse de salaire est actée pour les nouveaux enseignants, les plus expérimentés, eux, craignent de devoir travailler plus. Pour eux, ces augmentations devront s'accompagner de "missions supplémentaires" encore très floues. 

>> Education : les salaires des enseignants français toujours à la traîne, selon l'OCDE

Charlotte fait partie de ces enseignants-là et commence à déchanter. Elle enseigne les mathématiques depuis 25 ans au lycée et gagne 2 700 euros net. "Bien sûr, il y a des gens qui vivent plus mal que nous, mais je vois une vraie baisse du pouvoir d'achat, le salaire stagne depuis des années", reconnaît-elle. Comme tous les fonctionnaires, cette mère de famille qui vit "seule avec deux enfants" a vu son point d'indice gelé pendant de longues années, quand l'inflation, elle, ne s'est jamais arrêtée. "L'aîné rentre dans les études supérieures, donc ça veut dire les financer, payer un logement. Et le deuxième va bientôt y rentrer, il est en terminale, donc ça se complique", raconte Charlotte. 

Pas d'augmentation sans compensation

Avec son ancienneté, Charlotte ne devrait pas, a priori, bénéficier des augmentations sans contreparties. Elle devra travailler plus et remplir de nouvelles missions, comme tous ses collègues dans la même situation. "Je ne vois pas comment c'est possible", dit simplement Sophie, professeure des écoles en Indre-et-Loire depuis 21 ans, payée 2 400 euros nets. "Je vois autour de moi des collègues qui arrivent à 8 heures le matin, repartent à 18 ou 19 heures, ramènent du travail chez eux, bossent le mercredi, le week-end, les vacances", raconte-t-elle.

"Je ne vois pas comment c'est possible de trouver du temps en plus pour ce métier."

Sophie, professeure des écoles

à franceinfo

Les missions supplémentaires ne sont pas encore définies précisément. Le ministre a évoqué plusieurs pistes, comme l'aide à l'orientation ou le remplacement de collègues absents. Des tâches que remplissent déjà les enseignants sur le terrain.

Les professeurs expérimentés s'inquiètent pour leurs salaires - Le reportage de Thomas Giraudeau


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