C'est l'une des réponses de l'exécutif à la colère des
"gilets jaunes" : Emmanuel Macron a annoncé, le 27 novembre 2018,
la mise en place d'une "grande concertation de terrain" durant trois mois pour permettre aux
"acteurs économiques, sociaux" et aux
"territoires" de construire des
"solutions" et des
"méthodes d'accompagnement" de la transition écologique.
L'initiative du président de la République, depuis
rebaptisée le "grand débat national", doit commencer le 15 janvier 2019. Il doit désormais porter sur quatre thèmes, détaillés par le Premier ministre Edouard Philippe : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté (dont l'immigration), l'organisation de l'État et des services publics. L'IVG, la peine de mort et le mariage pour tous ne seront en revanche "pas sur la table", a précisé le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
Emmanuel Macron doit lancer ce
"grand débat national" par une lettre adressée aux Français et un déplacement dans l'Eure. Des réunions d'initiatives locales sont ensuite prévues, avec un grand rôle joué par les maires,
"des stands mobiles" mis à la disposition de ceux qui veulent participer à l'organisation, un site Internet, mais aussi des
"conférences citoyennes régionales". Composée d'une centaine de Français tirés au sort dans chaque région, elles seront amenées à donner leur avis sur les remontées
"à la fin du processus du débat".
"Nous [y] croyons", a martelé Edouard Philippe une semaine avant le lancement.
Cette grande consultation a cependant connu quelques problèmes au démarrage. La présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP),
Chantal Jouanno, devait piloter le débat, mais a finalement renoncé après
une polémique sur sa rémunération. En coulisses,
plusieurs ministres ont également fait part de leurs craintes sur cette initiative.
"En théorie, il faut six mois pour organiser ce genre de débat, a glissé un membre du gouvernement à France 2.
On n'est pas prêts, c'est super risqué !"