Présidentielle sous Covid-19 : réunion "globalement cordiale" entre le gouvernement, les formations politiques et les représentants des candidats
Le gouvernement, les partis politiques et les candidats se sont réunis ce mardi lors d'une visio-conférence pour discuter de l'organisation de l'élection présidentielle en période de Covid-19.
Pour aborder l'organisation de l'élection présidentielle en contexte de Covid-19, quatre des principaux candidats se sont connectés en visio-conférence mardi 11 janvier pendant deux heures avec le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur, a appris franceinfo. Il s'agit de Marine Le Pen (RN), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV) et Eric Zemmour (Reconquête). Les autres candidats déclarés ont été représentés par un membre de leur entourage, dont Christiane Taubira qui n'est pourtant pas encore officiellement candidate. Les partis politiques ont aussi été représentés, il y avait en tout 35 participants. Une réunion "globalement cordiale", a indiqué l'un des participants à franceinfo.
Sur place à Matignon, étaient réunis le Premier ministre Jean Castex, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. Le ministre de la santé Olivier Véran a été finalement excusé, a appris franceinfo. Était présent également à cette réunion Jean-Denis Combrexelle, le "monsieur élections régionales et départementales" en 2021. Matignon a confirmé à l'issue de la réunion qu'il serait aussi le "monsieur élection 2022" à la tête d'une commission sur l'organisation de la présidentielle. Jean-Denis Combrexelle pilotera ainsi un comité de liaison avec les formations politiques et les candidats. Matignon en a formalisé la mise en place lors de la réunion ce mardi. La première réunion opérationnelle aura lieu dès vendredi prochain à 10 heures, assure une source gouvernementale à franceinfo.
Hausse des dépenses autorisées envisagée
L'objectif de cette réunion en visio-conférence était donc d'associer toutes les formations politiques pour tenter de se mettre d'accord sur l'organisation de l'élection présidentielle du mois d'avril, alors que l'épidémie de Covid-19 flambe en France. Les partis et les équipes des candidats sont tombés d'accord sur ce constat : il y a des contraintes supplémentaires liées à l'épidémie et donc des exigences qui vont avec. Eric Zemmour a notamment répété son attachement aux meetings, "constitutifs", selon lui, de notre vie démocratique, il a réclamé que "le gouvernement renonce à toute idée de jauge". Ajoutant qu'"il n'y a qu'Emmanuel Macron qui pense qu'on peut rencontre ses électeurs sur internet". Autre sujet abordé par plusieurs candidats : la question des dépenses supplémentaires liées à l'épidémie, comme la location de salles plus grandes pour respecter la distanciation, ou l'achat de masque FFP2 à fournir au public (certains partis comme le PCF ou La France insoumise le font déjà).
À ce sujet, deux pistes ont été évoquées lors de la réunion : la hausse du plafond des dépenses autorisées (un peu plus de 16 millions d'euros pour les candidats au premier tour) ou une augmentation du forfait que tous perçoivent, il est de 800 000 euros environ même pour ceux qui ne dépassent pas les 5%.
Avant de participer à la réunion, Gérald Darmanin a de son côté rencontré ce mardi matin Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, pour aborder ces questions. Laurent Fabius a acté la demande du ministre de l'Intérieur, "en a pris bonne note et lui a confirmé que l'adoption de telles mesures appelleraient un contrôle du Conseil constitutionnel (...) chargé de veiller à la régularité de l'élection du président de la République", selon un communiqué du Conseil constitutionnel.
LR veut saisir la commission des comptes de campagne
Lors de cette réunion à Matignon, Patrick Stefanini, le directeur de campagne de Valérie Pécresse (LR) a, selon les informations de franceinfo, annoncé en fin de réunion que Christian Jacob le patron du parti allait saisir la commission des comptes de campagne et l'Arcom sur le déplacement d'Emmanuel Macron lundi 10 janvier à Nice, qui a dressé le bilan de son quinquennat en matière de sécurité.
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