Mort du fondateur du FN : le Crif met en garde contre "une forme de processus de réhabilitation politique de Jean-Marie Le Pen et de ses idées"

Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) met en garde jeudi 9 janvier sur franceinfo contre "une forme de processus de réhabilitation politique de Jean-Marie Le Pen et de ses idées". Le fondateur du Front national est mort mercredi à l'âge de 96ans. Ses obsèques se tiendront samedi à la Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan.

La figure de l'extrême droite, père de Marine Le Pen, était coutumier des outrances et des dérapages aux tonalités antisémites souvent condamnés par la justice. "Je me suis abstenu de toute réjouissance parce que, évidemment, la dignité doit s'imposer dans ces moments-là. Mais je ne veux pas non plus, qu'à la faveur de son décès, on entame une forme de processus de réhabilitation politique de Jean-Marie Le Pen et de ses idées. Il est mort, c'est un fait. Je crois qu'il faut vite passer à d'autres choses", explique Yonathan Arfi. "On ne peut pas se permettre, dans un moment comme celui que nous vivons" d'oublier "ce qu'ont été ces déclarations, condamnées par la justice", ajoute le présidente du Crif.

Il n'y a pas de polémique, ses propos étaient "hors la loi"

Le Premier ministre, François Bayrou, s'est attiré les foudres de la gauche et d'une partie du centre et de la droite après sa réaction à la mort de Jean-Marie Le Pen. "Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, Jean-Marie Le Pen aura été une figure de la vie politique française", a-t-il écrit sur le réseau social X. "Je n'aurais pas employé le terme de polémiques parce que ce sont des déclarations qui ont été jugées par la justice", explique Yonathan Arfi. "Ce sont des déclarations qui étaient hors la loi en termes de racisme, d'antisémitisme, de négationnisme. Il n'y a pas besoin d'épiloguer davantage. Le terme était effectivement mal choisi", assure-t-il.

Marine Le Pen a appris la mort de son père par l'intermédiaire de journalistes alors qu'elle était dans un avion de retour de Mayotte. Le magazine Paris Match a publié une photo de la patronne du RN en larmes prises dans l'instant. "C'est difficile de faire la part entre la femme publique et ce qui doit relever du privé. Chaque famille, y compris les plus politiques, a droit évidemment à son intimité", dit le président du Crif. Mais "je préfère qu'on se recentre sur la question politique, c'est-à-dire les idées portées sa vie durant par Jean-Marie Le Pen", ajoute-il.