"Le militantisme n'a pas à être agressif" : les Insoumis veulent faire de la Fête à Macron un moment festif et non-violent
À l'initiative du député François Ruffin, pour dénoncer les réformes de l'exécutif, la Fête à Macron est prévue samedi 5 mai à Paris.
François Ruffin organise sa Fête à Macron samedi 5 mai à Paris pour marquer la première année de l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron (le 7 mai 2017). Le député de La France insoumise (FI) a lancé cette idée le 4 avril dernier. Plusieurs syndicats, associations et partis politiques seront présents, comme Génération.s, le NPA, le PCF ou encore Ensemble.
Après les violences survenues en marge du défilé du 1er-Mai, les autorités ont dévoilé un important dispositif de sécurité. Mais, le mot d'ordre des organisateurs est clair : il faut faire de ce rassemblement un moment militant, mais surtout festif. Une manière de balayer les critiques du gouvernement et d'une partie de la droite affirmant que le slogan "la Fête à Macron" pouvait revêtir un caractère violent.
Dans leur quartier général parisien, une dizaine de militants de La France insoumise collent, scotchent, préparent quelque 6 000 pancartes pour le Jour-J, mais aussi des milliers de tracts. Mot d'ordre répété cette semaine : ce sera une manifestation "festive, revendicative et absolument non violente" et La France insoumise n'a rien avoir avec les dégradations du 1er-Mai. C'est une manifestation "non violente", martèle François Ruffin. "Personne n'a envie de se retrouver au milieu des gaz lacrymogène et des blacks blocs", a ajouté Benoît Hamon sur franceinfo, vendredi 4 mai.
"Personne ne souhaite voir des choses comme mardi, confie David, militant La France Insoumise. Le militantisme n'a pas à être agressif."
On peut affirmer fermement son refus de telle ou telle réforme, mais faire cela dans la bonne humeur.
David, militant FIà franceinfo
"Au contraire, c'est plutôt ça qui montre la force de cette opposition parce qu'elle est sereine", poursuit David.
Empêcher les violences
"L'opposition sereine" balaye donc les accusations du porte-parole du gouvernement : Faire la Fête à Macron peut avoir un côté "violent" ? Pour Simone, c'est un mauvais procès : "On va faire la fête parce que c'est un jour d'anniversaire, insiste cette militante. Bon, on va faire la fête à Macron parce qu'on lui en veut, mais on ne veut pas lui faire "sa fête" comme si on voulait l'éliminer physiquement, on voudrait bien éliminer sa politique. On y va gaiement."
Dans une autre pièce, le responsable des outils numériques du mouvement pianote sur son ordinateur : une plateforme recense la centaine de cars affrétés des quatre coins de France. Là aussi, les messages appelant à la violence sont surveillés de près : "On fait respecter certaines règles, pas de propos illégaux, explique Guillaume. Ça ne pourrait pas rester sur la plateforme évidemment."
Plusieurs artistes présents
Côté festif, l'organisateur a prévu de la musique dans le cortège. Beaucoup d'artistes seront présents comme L'Orchestre debout, des musiciens qui se sont rencontrés à Nuit Debout, célèbres depuis leur interprétation de La Symphonie du nouveau monde en 2016. "On comptait lui rejouer un Hymne à la joie conséquent, raconte Marine, violoncelliste à L'Orchestre debout. C'est toujours un moment magnifique."
On essaye de mettre un peu de fête, de joie, de musique, d'humour également à l'intérieur de tout ça.
Marine, musicienne dans L'Orchestre deboutà franceinfo
Le groupe Soviet Suprem est, lui, programmée pour la fin de cortège. Sa présence a été annoncée par François Ruffin sur les réseaux sociaux, et là encore deux précautions valent mieux qu'une : "Ils ont dit à Guillaume qui s'occupe des artistes : 'T'inquiète pas pour la sono, on va mettre le feu." Mettre le feu, pour Gérard Collomb, c'est au figuré. Il s'agit juste de dire qu'il va y avoir de l'ambiance."
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