: Vidéo Procès Mélenchon : "Toute opposition est criminalisée", s'insurge la député LFI Mathilde Panot
Mathilde Panot, député LFI du Val-de-Marne, réagit ce jeudi sur franceinfo au procès de Jean-Luc Mélenchon et de cinq de ses proches pour les incidents qui ont émaillé la perquisition au siège de LFI en octobre.
Le procès de Jean-Luc Mélenchon et de cinq de ses proches pour les incidents ayant émaillé la perquisition au siège de LFI en octobre commence jeudi 19 septembre à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. "Toute opposition est criminalisée", a déclaré sur franceinfo Mathilde Panot, député LFI du Val-de-Marne.
franceinfo : Jean-Luc Mélenchon doit-il être un justiciable comme un autre ?
Mathilde Panot : Oui et c'est justement ce que nous demandons. Lors de ces perquisitions, au-delà de la colère qu'on a pu voir à un moment très précis de la vidéo que nous avons en entier, et que les policiers eux-mêmes ont dit qu'ils ne s'étaient pas sentis agressés, on voit bien qu'on ne fait pas obstacle à la perquisition. Nous demandons juste à faire respecter nos droits. Nous avons le droit d'assister à une perquisition et nous voulions protéger le fichier des 500 000 Insoumis de ce pays. Il y a beaucoup d'irrégularités dans cette perquisition et nous ne savons toujours pas avec quoi ils sont repartis.
Vous n'avez rien fait de répréhensible ce jour-là ?
On nous reproche d'avoir crié fort sur une porte palière ! Ce qui est grave avec ce procès, c'est que c'est la première fois depuis 1958, depuis la Ve République, que quatre députés vont passer en correctionnelle, plus deux autres Insoumis et Insoumise. Ce procès, on veut en faire le procès de l'autoritarisme de ce gouvernement, parce que malheureusement la France Insoumise n'est pas seule dans ce cas-là. Vous avez aussi les militants écologistes qui se font poursuivre pour avoir décroché des portraits à 8,70 euros. Vous avez des militants qui font de l'assistance à personne en danger qui sont traînés en justice, vous avez des syndicalistes, des lanceurs d'alerte, des "gilets jaunes" qui passent en comparution immédiate. Nous le disons, il y a un problème d'instrumentalisation de la justice et ce procès est une diversion parce que concrètement on ne parle pas du fond. Le fond de cette perquisition ce sont de simples dénonciations, pas des preuves, sur lesquelles ont fait 17 perquisitions d'un coup, qui sont dignes du grand banditisme et sur lesquelles les 18 autres personnes qui avaient été dénoncées par cette députée d'extrême droite n'ont pas été perquisitionnées.
Vous parlez-de procès politique, donc il y a des prisonniers politiques en France ?
Il y a un problème sur le fait que toute opposition aujourd'hui, qu'elle soit politique, qu'elle soit écologiste, qu'elle soit sociale, est criminalisée. C'est un problème. Les "gilets jaunes" qui sont en prison, pour certains d'entre eux, sont des prisonniers politiques. Ce n'est pas juste un problème d'expression. Le problème est que nous sommes traînés en justice pour avoir parlé fort sur une porte palière. Il faut que les gens comprennent ce qui s'est passé. L'affaire de fond, ce sont deux dénonciations sur nos comptes de campagne alors que nous avons dit mille fois que nous sommes prêts à les réexaminer, alors qu'ils avaient été validés. Sur les assistants parlementaires, une eurodéputée d'extrême droite a décidé, pour faire un pied de nez à la justice, de dénoncer 19 eurodéputés dont Jean-Luc Mélenchon. Yannick Jadot a-t-il eu des perquisitions ? Non. Nous avons eu 17 perquisitions et depuis rien, pas de mise en examen, rien, parce qu'il n'y a rien sur le fond. C'est pour ça qu'ils sont obligés de faire un procès de diversion comme celui-ci.
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