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La maire UMP de Calais veut un centre d'accueil pour les migrants

Douze ans après la fermeture de Sangatte, Natacha Bouchart, maire UMP de Calais, souhaite créer une structure d'accueil pour héberger 400 migrants "loin du centre-ville et des habitations". Réfugiés et habitants sont partagés.
Article rédigé par Emma Sarango
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Un migrant érythréen à Calais, en août 2014 © MAXPPP)

Douze ans après la fermeture de Sangatte, la maire UMP de Calais, estime que sa ville est "soumise à une pression intenable par la présence plus nombreuse que jamais des migrants ". L'élue propose donc d'ouvrir une structure d'accueil pour 400 d'entre eux, "loin du centre-ville et des habitations ". Elle doit en parler avec le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, le 2 septembre.

Les habitants partagés

Christine est commerçante dans le centre-ville de Calais, où beaucoup de migrants passent leurs nuits, notamment dans les parcs. Elle attend ce centre depuis des années, pour que les réfugiés "retrouvent une dignité ". "Ils errent dans la rue, et quand il pleut ils se mettent à l'abris dans les porches. Ce n'est pas normal qu'ils restent là sans un minimum d'hygiène et de sécurité ", estime-t-elle.

D'autres comme Jessica, qui assure qu'elle n'a "rien contre les migrants ", ne voient pas ce centre d'hébergement d'un très bon oeil. La jeune femme, qui dit se sentir en insécurité, pense qu'un centre ne changera rien : "ils ont trop leurs habitudes ", juge-t-elle. Même sentiment chez Xavier, qui craint même que le projet n'attire encore plus de migrants dans la ville car ils se sentiront "protégés ".

La crainte de conflits entre migrants

Une centaine des migrants sont installés depuis deux mois dans une ancienne casse du centre-ville, un terrain de 14.000 m carré, où des sanitaires en préfabriqué ont été installés par des associations.  Ici, le projet d'un vrai centre d'hébergement laisse rêveur Gassim, un Soudanais de 35 ans. "Si on vit ici c'est parce qu'on n'a pas le choix, explique-t-il. On n'a pas d'eau, pas d'électricité, on dort à même le sol. Alors oui, ce centre est une bonne idée ."

Mais certains comme Abdou, 29 ans, craignent les conflits qui pourraient arriver si 400 migrants étaient installés dans un même lieu. Au début du mois, des rixes entre Soudanais et Erythréens ont fait une cinquantaine de blessés.

Ces six derniers mois, plus de 7.000 migrants ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de passer en Angleterre par le port de Calais. C'est deux fois plus que l'an dernier.

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