Affaire Rugy : "Je ne prends pas de décisions sur la base de révélations mais de faits", déclare Emmanuel Macron
C'est la première fois que le président s'exprime sur les révélations de Mediapart concernant notamment les dîners donnés par François de Rugy à l'hôtel de Lassay, du temps où il était président de l'Assemblée nationale.
Emmanuel Macron ne s'était pas encore exprimé au sujet de l'affaire François de Rugy. "J'ai demandé au Premier ministre d'apporter toute la clarté", a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse à Belgrade (Serbie). Mais le président de la République a laissé entendre qu'il doutait des affirmations de Mediapart qui ont déclenché la polémique.
Le site a notamment révélé que le ministre de la Transition écologique avait donné des dîners onéreux alors qu'il était président de l'Assemblée nationale, et affirme qu'il y avait convié des amis. D'autres articles ont pointé les travaux réalisés dans l'appartement de fonction du ministre, et le fait qu'il loue un logement à loyer modéré près de Nantes.
"Je ne prends pas de décisions sur la base de révélations mais de faits", a commenté Emmanuel Macron depuis la Serbie. "Il y a encore dans notre pays le respect de la personne individuelle, des droits de la défense, de la possibilité de réponse, sinon ça devient la République de la délation." Il a promis que "des propositions ser[aient] faites et instruites par les faits".
Pas de démission en vue
Edwy Plenel, le président et co-fondateur de Mediapart, a réagi à ces propos sur Twitter, déplorant l'emploi du terme de "délation" : "Décidément, la culture démocratique a déserté cette présidence", a-t-il commenté.
De nouveau (il l’avait fait dès son élection en 2017) @EmmanuelMacron assimile à de la « délation » le travail légitime d’information de la presse, garanti par tous nos textes fondamentaux. Décidément, la culture démocratique a déserté cette présidence. https://t.co/h9lG5pvc08
— Edwy Plenel (@edwyplenel) July 15, 2019
Jeudi 11 juillet, au lendemain des premières révélations de Mediapart, François de Rugy avait été convoqué à Matignon, mais maintenu à son poste par Edouard Philippe. Selon Matignon, l'intéressé s'est engagé "à rembourser chaque euro contesté" et s'est dit prêt à soumettre les frais reprochés à des "autorités de contrôle" de l'Assemblée nationale.
"Je n'ai absolument pas de raison de démissionner", avait déclaré de son côté François de Rugy.
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