Municipales : avec sa circulaire, Christophe Castaner "a sciemment tenté de truquer" les élections, accuse le secrétaire général des Républicains
La circulaire Castaner, portant sur les nuances politiques aux élections municipales, sera "modifiée", a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur, après sa suspension partielle par le Conseil d'État.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'Etat Laurent Nuñez ont annoncé vendredi 31 janvier que leur circulaire sur le "nuançage" politique aux municipales serait "modifiée" pour tenir compte de la décision du Conseil d'Etat d'en suspendre une partie.
Aurélien Pradié, député LR du Lot, secrétaire général des Républicains et membre de la commisison des lois, se dit sur franceinfo satisfait de cette suspension : "Ce qui est grave, c'est qu'un ministre de l'Intérieur serve d'abord les intérêts de son clan politique avant de servir les intérêts de la démocratie". Il dénonce un "tripatouillage" et réclame "des excuses" de la part de Christophe Castaner.
"Un tripatouillage" du gouvernement
"C'est surtout une satisfaction pour la démocratie. Cette affaire n'est pas une petite affaire. Ce que le Conseil d'État vient de dire clairement c'est que le ministre de l'Intérieur de la République française avait tenté sciemment de truquer, de masquer le résultat électoral", lance-t-il.
L'institution a retoqué les deux principaux points de la circulaire, l'un visant à remonter à 9 000 habitants le seuil pour lequel les nuances politiques sont attribuées aux candidats et aux listes, l'autre créant un groupe "divers centre". "Avec ce tripatouillage proposé par La République en marche et le gouvernement, plus de la moitié des électeurs français disparaissaient des radars", fustige le député LR. "Encore plus grave, la création fumeuse de cette catégorie divers centre qui permettait de servir les intérêts de la République en marche."
"La République en Marche a peur de prendre une dérouillée aux municipales"
"La moindre des choses, que Christophe Castaner doit faire, c'est présenter des excuses aux Français", ajoute Aurélien Pradié. "La République en marche a peur de prendre une dérouillée aux élections municipales, et ils ont utilisé leur pouvoir républicain pour tenter de masquer cela."
"Il faut comprendre ce que Christophe Castaner avait imaginé de tout à fait machiavélique dans sa circulaire. Il imaginait que dès lors que La République en marche avait donné un soutien à un maire, que ce maire soit LR ou d'une autre étiquette, ça basculait dans l'escarcelle de La République en marche, de facto."
Le député du Lot dénonce une "malhonnêteté considérable", de "l'incompétence" : "Ils n'ont même pas eu l'intelligence de faire ça discrètement", ajoute-t-il.
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