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Les boues rouges dans les Calanques, nouvelle preuve des tensions Royal/Valls

Quand Ségolène Royal n'est pas d'accord avec Manuel Valls, elle n'hésite pas à le dire. La ministre de l'Ecologie a mis en cause ouvertement mardi le Premier ministre après la décision du préfet de Paca d'autoriser des rejets toxiques dans le parc national des Calanques au bord de la mer Méditerranée.
Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Tensions entre Manuel Valls et Ségolène Royal © Reuters/Charles Platiau-Philippe Wojazer)

Ségolène Royal a réagi cash : "c'est une mauvaise décision ", a-t-elle déclaré lorsqu'elle a appris mardi que le préfet de Provence-Alpes-Côte d'Azur avait autorisé, pour six ans de plus, l'usine d'alumine Altéo de Gardanne, près Aix-en-Provence, à rejeter dans la mer Méditerranée des produits polluants. Manuel Valls est clairement dans le viseur de la ministre de l'Ecologie, numéro trois du gouvernement. C'est lui qui a donné l'ordre "en direct",  dit-elle. Elle enfonce le clou en estimant que le Premier ministre est un lâche puisque cette décision, selon elle, est motivée par un chantage à l'emploi.

A Matignon, on affiche un calme dont on a du mal à penser qu'il n'est pas que de façade et l'on avance que Ségolene Royal ment. Rien de moins. Bien sûr, ce dossier était suivi par le Premier ministre parce que le ministère de l'Economie et celui de l'Ecologie n'étaient pas d'accord : effectivement, dans la balance, il y avait au bas mot 500 emplois directs mais le préfet a suivi l'avis d'un comité d'experts, favorables aux deux tiers à la poursuite de l'activité de l'usine polluante. "Matignon ne voyait pas d'objection à ce qu'il le fasse, et il le savait ", concède un conseiller, qui dément toutefois formellement un ordre direct du Premier ministre.

Des relations tendues entre le chef du gouvernement et sa ministre de l'Ecologie

A une époque pas si lointaine, juste après l'élection présidentielle de 2007, Manuel Valls s'était rallié à Ségolène Royal. Depuis, étonnamment, le rapport de force ne s'est pas inversé. L'ex-compagne de François Hollande n'est pas du genre à s'en laisser imposer et encore moins sur ses propres dossiers. Les exemples récents sont nombreux. L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes évidemment : quand Manuel Valls annonce une reprise du chantier cet automne, Ségolène Royal n'hésite pas à dire qu'elle n'a jamais été pour, que le dossier traîne depuis dix ans et que des TGV feraient l'affaire.

Il arrive à Ségolène Royal de se faire recadrer. Cela avait été le cas sur la date de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim en Alsace, sur l'augmentation des tarifs de la SNCF, ou sur la gratuité des autoroutes le week-end. Sauf qu'être recadrée, visiblement Ségolène Royal n'en a cure. Certains l'ont qualifiée de "vice-présidente". Ce qui est sûr c'est que son statut au sein du gouvernement est bel et bien à part.

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