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Quel est le projet "choc" de François Fillon ?

L’ancien Premier ministre, qui a remporté la primaire de la droite, s'est démarqué de ses rivaux en annonçant un "choc" s’il est élu en 2017. De la fiscalité au social, tour d’horizon de la "thérapie" prônée par François Fillon.

Article rédigé par France 2 - Valentine Pasquesoone
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François Fillon lors d'un meeting à Courbevoie (Hauts-de-Seine), le 15 octobre 2016. (CITIZENSIDE/STÉPHANE ROUPPERT / CITIZENSIDE)

"La France a besoin d’un choc." Pas une série de réformes, un "vrai choc". Ces mots, François Fillon les répète depuis plus de deux ans. L’ancien Premier ministre, qui a remporté la primaire de la droite dimanche 27 novembre, a toujours cherché à se démarquer de ses rivaux par un "projet radical". De la fiscalité au social, tour d’horizon de la "thérapie" prônée par François Fillon.

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Suppression de la durée légale du temps de travail

Dans son programme, le candidat de la primaire à droite annonce la fin des 35 heures. Il faut, dit-il, "supprimer la durée légale du temps de travail" et laisser la place aux accords d’entreprise. François Fillon entend également aller plus loin que plusieurs de ses rivaux sur le temps de travail des fonctionnaires. Il prône un retour aux 39 heures dans la fonction publique, alors que Nicolas Sarkozy, par exemple, préfère parler de "37 heures payées 37".

Retraite à 65 ans

Autre mesure forte – sans être nouvelle –, le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Le père de la réforme des retraites de 2003 entend aussi supprimer les régimes spéciaux afin d’unifier l’ensemble des régimes de retraite dans "un souci d’équité". Sur ce plan, François Fillon affiche une ligne plus dure que son rival pour le second tour, Alain Juppé.

Refonte du Code du travail 

Celui qui fut ministre du Travail entre 2002 et 2004 promet également une véritable refonte du Code du travail. Son objectif : "Ne garder que les normes fondamentales", soit 200 pages – contre plus de 3 000 aujourd’hui. Le reste sera directement négocié par les branches professionnelles et les entreprises. La "thérapie de choc" semble claire. François Fillon défend enfin le référendum d’entreprise en cas d’échec des négociations avec les syndicats.

500 000 emplois en moins dans la fonction publique

Le choc prôné par François Fillon sera aussi budgétaire et fiscal. Comme bon nombre des candidats à la primaire à droite, l’ancien Premier ministre vise 100 milliards d’euros d’économies sur les dépenses publiques en cinq ans. Il est, avec Bruno Le Maire, l’un des candidats annonçant les plus fortes suppressions d’emplois publics en cinq ans. Avec le retour aux 39 heures, François Fillon promet jusqu’à 500 000 emplois en moins dans la fonction publique – contre environ 300 000 pour Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.

40 milliards d'allègements de charges pour les entreprises, disparition de l'ISF

L’ancien Premier ministre se veut aussi le plus ambitieux sur les allègements de charges pour les entreprises. Il leur promet pas moins de 40 milliards d’euros de baisses de prélèvements, soit presque deux fois plus que les allègements promis par Alain Juppé. Pour mieux se démarquer, François Fillon propose également une flat tax (un impôt à taux unique) de 30% sur les revenus du capital. Il rejoint néanmoins beaucoup de ses rivaux sur la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) et se veut plus prudent sur la baisse des impôts pour les ménages.

Par ailleurs, François Fillon prône une hausse de la TVA de 2 points : "Il faut que ce soit la consommation qui finance notre système social, pas le travail", a-t-il expliqué, le 14 septembre, dans Les Echos.

Des allocations chômage dégressives, plafonnées, sur une durée réduite

Sur les sujets sociaux, le candidat Fillon prône une politique clairement marquée à droite. Il prône, comme bon nombre de candidats, la dégressivité des allocations chômage – malgré son manque d’efficacité. Mais François Fillon va plus loin en annonçant un plafonnement de ces indemnités et une durée d’indemnisation réduite. Et comme Bruno Le Maire, l’ancien Premier ministre appelle à la création d’une allocation sociale unique, "strictement" plafonnée pour ne jamais dépasser les revenus du travail. Il joue ainsi sur l’idée, largement contestée, que des Français vivent mieux avec les aides sociales qu’avec le Smic.

La loi Taubira modifiée

Le "choc" prôné par François Fillon est aussi celui du conservatisme. Beaucoup, à droite, ne souhaitent pas revenir sur la loi Taubira. Même Nicolas Sarkozy, qui avait affirmé qu’il abrogerait le texte s’il était élu, est revenu sur sa décision. François Fillon tient une ligne différente. En cas de victoire, le député de Paris s’engage à réécrire la loi pour supprimer le droit à l’adoption plénière pour les couples homosexuels.

Réduire de plus de moitié les arrivées d'immigrés

Cette ligne très à droite, l’ancien Premier ministre la revendique pour d’autres sujets. Sur l’immigration, François Fillon prône "l’assimilation" des étrangers et l’instauration de quotas. Il entend réduire de plus de moitié les arrivées annuelles d’étrangers, et ne verser de prestations "qu’aux étrangers en situation régulière depuis au moins deux ans". 

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