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Manifestations interdites à Paris : qui sont ces groupes d'ultradroite dans le viseur des autorités ?

Une semaine après le défilé de plusieurs centaines de militants néofascistes dans la capitale, plusieurs rassemblements prévus ce week-end ont été interdits par la préfecture. Tour d'horizon de ces formations qui se revendiquent patriotes.
Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Défilé à l'appel du "Comité du 9 mai" le samedi 6 mai 2023, pour commémorer la mémoire d'un membre de "l'Oeuvre Française" mort en 1994 (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Des silhouettes cagoulées, symboles nazis sur le bras et slogans néo-fascistes défilant dans les rues de la capitale... Voilà ce que le ministère de l'Intérieur veut éviter ce week-end des 13 et 14 mai, une semaine après la polémique suscité par la manifestation de plusieurs centaines de militants de l'ultradroite à Paris. Plusieurs évènements parisiens organisés par des groupes classé à droite de la droite sont interdits samedi et dimanche. Gérald Darmanin avait envoyé une directive mercredi pour demander aux préfets d'empêcher tout cortège de l'ultradroite.

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Qui sont ces groupes que les autorités considèrent comme une menace ? L'ultradroite représente entre 2 000 et 3 000 militants actifs auxquels on peut ajouter quelques milliers de sympathisants. Selon les informations de franceinfo, plus de 1 000 militants d’ultradroite sont suivis actuellement par les services de renseignement qui les considèrent comme une menace sérieuse. Il s'agit de groupes mouvants, aux idéologies et aux traditions différentes, qui se font et se défont au gré des dissolutions voulues par le gouvernement.

Huit dissolutions ont eu lieu en 2019 dont celle du Bastion Social. Suivies par la dissolution de Génération identitaire (2021), du groupe Les Zouaves (2022) et de Bordeaux nationalistes (février 2023).

Quelle différence entre l’ultradroite et l’extrême droite ?

L'ultra droite se distingue principalement de l'extrême droite par son usage de la violence vis-à-vis de ses adversaires politiques et notamment des militants de gauche.

La porte d’entrée commune de ces groupuscules c’est l'Action Française, née en 1889, qui milite pour la restauration d’une monarchie. Ce mouvement jouit d’un certain "prestige historique" auprès de ces militants car il se présente comme une école de pensée, fondée par Charles Maurras. Ce mouvement  est cependant souvent jugé trop mou par les militants ultras. 

Dissous, les groupuscules se reforment aussitôt

Après leur dissolution, ces groupuscules dans le viseur du gouvernement se reforment de manière fragmentée sur tout le territoire. Les mouvements identitaires comme Argos ou Les Remparts implantés à Lyon se sont bâtis sur les cendres du groupe Génération identitaire, dissous il y a deux ans.  Le "grand remplacement", théorie raciste et complotiste, est fréquemment évoqué dans ses rangs, tout comme la défense de l’identité européenne. Ils sont également adeptes d'actions coup de poing très médiatiques.

Un autre groupe fait partie de cette galaxie d'ultradroite : les groupes néofascistes, et notamment le Comité du 9 mai (C9M) qui a défilé samedi 6 mai à Paris en brandissant des croix celtiques ou la figure nazie du soleil noir. C’est à cette mouvance que se rattache le Groupe union défense (GUD), qui refait son apparition ces dernières années. Le C9M revendiquait 700 participants à la manifestation de samedi dernier (550 selon la préfecture), contre 400 l’an passé. 

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