: Vidéo Quand Michel Rocard voyait l'Europe "en train de mourir"... deux ans avant le vote du Brexit en juin 2016
L’ancien Premier ministre Michel Rocard, disparu en 2016, à 85 ans, avait accordé en mai 2014 un entretien à Laurent Delahousse. Il tenait notamment l’Angleterre pour responsable de nombreux maux de l’Europe, restant "européen pour des raisons de survie de notre morceau de civilisation"... Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 6 janvier 2019.
"Je suis obligé de constater que l’Europe est en train de mourir", affirmait l’ancien Premier ministre Michel Rocard, disparu le 2 juillet 2016 à l’âge de 85 ans, lors d’un entretien accordé au magazine "13h15 le dimanche" (replay) en mai 2014, soit deux ans avant le vote en faveur du Brexit en juin 2016.
"La faute à qui ?" lui demande Laurent Delahousse : "L’Angleterre à titre principal. Pas exclusif mais, de manière absolument continue, elle a réussi à empêcher tout pas en avant de l’intégration et toute émergence d’un pouvoir de décision en Europe", précise l'ex-locataire de l’hôtel de Matignon (1988-1991).
"La condition pour tenir, c’est le bloc massif"
"On n’a jamais expliqué aux Français que pour se défendre contre une crise monétaire, il faut un pouvoir de décision fort, brutal, rapide et puissant. L’euro ? Il n’y a pas de commandement. Parce que là où l’on a écrit les traités qui inventent l’euro, il y avait aussi l’Angleterre…" selon Michel Rocard.
"Dans trente ans, la Chine, le Japon, l’Inde, l’Indonésie… feront plus de la moitié de la production et du commerce extérieur, poursuit-il. Comment on résiste avec des pays qui paient leurs salariés de un à dix, Sécurité sociale comprise ? Par rapport à ça, nos nations n’existent pas… L’Europe est la condition de résistance à ça et ces fous d’Anglais l’ont cassée… La condition pour tenir, c’est le bloc massif. Je reste européen pour des raisons de survie de notre morceau de civilisation."
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