Mort de Robert Badinter : Olivier Faure parle d'un homme "flamboyant" qui était "l'esprit des Lumières" et qui mérite sa place au Panthéon
"Il fut cette conscience qui nous a tous élevés et qui nous a - pour une part d'entre nous - poussés à l'engagement", confie vendredi 9 février sur franceinfo Olivier Faure, premier secrétaire du PS, après le décès de Robert Badinter, ancien ministre de la Justice et père de l'abolition de la peine de mort, à l'âge de 95 ans.
Le premier secrétaire du PS parle d'un homme "flamboyant" qui était "l'esprit des Lumières, l'esprit de Hugo, Beccaria, Camus, de tous ceux qui avant lui avaient plaidé cette abolition". "Il était une grande voix, un géant de la vie politique [...] un inspirateur pour tous les humanistes, tous les républicains et pour sa famille politique, le Parti socialiste".
"L'histoire lui a rendu raison"
"Par sa droiture morale, la façon dont il incarnait les combats qu'il portait, il était assez imprenable", ajoute Olivier Faure. "Je ne connais personne qui oserait dire aujourd'hui qu'il n'a pas été un grand président du Conseil constitutionnel, qu'il n'a pas été un grand garde des Sceaux".
Un garde des Sceaux parfois critiqué, explique le député socialiste : "Les hommages affluent et c'est heureux, l'histoire lui a rendu raison mais [lorsqu'il était] garde des Sceaux il était conspué, pris à partie par tout une fraction de la droite et de l'extrême droite qui considérait qu'il était l'incarnation du laxisme, qu'il était celui qui plaidait pour les coupables avant de plaider pour les victimes, ce qui n'était en rien sa conception". Pour Olivier Faure, Robert Badinter "avait une autre idée de ce qu'est la justice et je pense qu'il avait raison".
"Le président s'honorerait à le faire entrer au Panthéon"
Olivier Faure parle également d'un homme modeste, "réticent aux compliments et aux hommages de son vivant". "Il considérait qu'il faisait son devoir et qu'il répondait à sa conscience d'homme". Selon le député, "le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre c'est de poursuivre les combats qu'il a menés".
Olivier Faure estime enfin que Robert Badinter mérite sa place au Panthéon : "Je crois que le président s'honorerait à le faire entrer au Panthéon. Sur le fronton du Panthéon il y a cette formule 'Aux grands hommes la patrie reconnaissante', la patrie peut marquer sa reconnaissance à Robert Badinter en faisant en sorte que sa dépouille rejoigne celle de Jaurès".
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