A Lambersart, "Johnny" Sarkozy a fait le spectacle
L'ancien chef de l'Etat a séduit les militants de droite, lors de son premier meeting depuis la campagne de 2012.
La salle est comble, depuis le parterre jusqu'aux gradins. La foule, impatiente, clame "Nicolas ! Nicolas !" en agitant des pancartes. Puis soudain, "il arrive". Tout le monde se lève, applaudit à tout rompre, et tente vainement d'apercevoir celui qu'ils sont venus admirer, coincé au milieu des journalistes.
La scène ne se joue pas au début d'un concert de Nicola Sirkis, le chanteur d'Indochine. Celui qui déchaîne la foule à Lambersart (Nord), jeudi 25 septembre, c'est Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'Etat et tout frais candidat à la présidence de l'UMP est venu dans la banlieue lilloise pour effectuer un meeting, le troisième acte de son grand retour en politique, après un post sur Facebook et une interview sur France 2.
Sur la pelouse devant l'écran géant
Et l'événement attire une foule conséquente. Le gymnase Pierre de Coubertin était prévu pour 2 000 personnes, mais ce sont finalement 4 000 à 5 000 militants qui se pressent dans la salle, ou sur la pelouse, à l'extérieur, devant un écran géant. Certains, comme Geneviève, une sexagénaire originaire d'Albi, ont même traversé l'Hexagone pour l'occasion.
"Je suis venu par conviction, mais aussi parce qu'il s'agit d'un spectacle, explique pour sa part Rémi Accou, présent avec sa femme et sa fille de 5 ans. C'est un peu comme quand Johnny Hallyday fait un concert dans une petite salle, sauf que Sarkozy vient parce qu'il a besoin de voix."
Rires complices et tonnerre d'applaudissements
Comme pour tout spectacle d'une grande star, les personnalités sont nombreuses au premier rang. Laurent Wauquiez, Nadine Morano, David Douillet, Brice Hortefeux ou encore Eric Woerth assistent au meeting, que Marc-Philippe Daubresse, le maire de la ville, avait pourtant annoncé "sans people".
De quoi renforcer la liesse de la foule, qui approuve chaque point du discours de l'ancien président. A peine Nicolas Sarkozy lance-t-il une pique contre François Hollande que des rires complices résonnent dans la salle. Dès qu'une phrase s'achève, les applaudissements retentissent. A tel point que certains, dans les gradins, ont beaucoup de mal à suivre le discours. "On n'a rien entendu, mais on applaudit quand même", explique une quinquagénaire, ajoutant qu'elle était "de toute façon convaincue avant même de venir".
"Il a le même charisme que Charles de Gaulle"
Comme elle, beaucoup de supporters de longue date sont venus encourager l'ancien chef d'Etat. Et ne vous avisez pas de critiquer "leur" président. Les affaires qui planent actuellement au-dessus de la tête de Nicolas Sarkozy ? "Une manigance de la gauche, qui sait que rien ne peut l'atteindre", affirme Alexandre Lessart, militant UMP de 38 ans. L'image de président "bling-bling" qu'on lui attribuait lors de son premier mandat ? "C'était créé de toute pièce par les médias. Tous les Français peuvent aller boire un Perrier au Fouquet's, c'est un lieu public", tonne Bernard, un sexagénaire encarté à l'UMP.
A la fin du meeting, après une dernière Marseillaise enflammée et une longue ovation, des militants se dirigent vers un stand au fond de la salle. Ils veulent repartir avec des goodies à l'effigie de leur idole, comme à la fin d'un concert. L'association Nicolas, reviens, fondée peu après l'élection de François Hollande, propose justement des briquets, des affiches ou encore des tee-shirts "Je suis avec Nicolas".
Dehors, quelques militants commentent le discours, encore un peu fébriles. Et les espoirs sont grands concernant l'avenir de Nicolas Sarkozy. Beaucoup l'imaginent déjà réussir son retour en 2017, comme un autre chef d'Etat avant lui. "C'est l'homme fort dont on a besoin : il a le même dynamisme, le même charisme que Charles de Gaulle", affirme Jean, militant UMP venu du Pas-de-Calais. "Il a le courage de retourner dans l'arène, alors que beaucoup auraient abandonné à sa place", abonde Francis David. Et de conclure : "Il revient pour sauver la France, comme seul Charles de Gaulle l'a fait avant lui."
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