A quoi va ressembler la rencontre Sarkozy-UMP ?

Un message sur sa page Facebook, trois jours de silence et une réunion à huis clos. Le "retour" de Nicolas Sarkozy est loin d'être fracassant. S'il est propulsé sur le devant de la scène depuis le rejet de ses comptes de campagne et sa vraie-fausse démission du Conseil constitutionnel, l'ex-président prend garde de ne pas brouiller le message : il n'entre pas en campagne et ne brigue - pour l'instant - rien. Dès lors, que faut-il attendre de sa présence au bureau politique de l'UMP, lundi 8 juillet ? Francetv info fait le point.

Qui participe à ce bureau politique ?

Près de 1 000 personnes pourraient être présentes à la réunion "extraordinaire" du bureau politique du parti, élargi pour l'occasion à tous les parlementaires de l'UMP. Elle se déroule à 17 heures et doit "analyser" la situation après le rejet des comptes de campagne de la présidentielle 2012, qui place l'UMP dans une situation financière catastrophique.

Qui sera absent ?

Alain Juppé, potentiel candidat à la présidentielle, avait dans un premier temps fait savoir qu'il ne participerait pas à ce rendez-vous, mais devrait finalement être présent, comme l'indique un journaliste de LCI sur Twitter.

Info @LCI: Alain #Juppé sera finalement présent au bureau politique exceptionnel de l'@ump à 17h

— J.Baptiste Marteau (@jbmarteau) July 8, 2013

François Fillon, qui a déjà annoncé qu'il ne s'effacerait pas devant Nicolas Sarkozy en 2017, a lui aussi été tenté de sécher, d'autant qu'il était jusqu'à dimanche en déplacement au Liban. Selon le Journal du dimanche, Xavier Bertrand (déjà candidat à la primaire de 2016) aurait finalement convaincu l'ex-Premier ministre de participer au bureau politique. 

Que va faire Nicolas Sarkozy ?

Pendant tout le week-end, l'ex-ministre et ami de l'ancien président Brice Hortefeux n'a eu de cesse de modérer l'enthousiasme de ses partisans. Nicolas Sarkozy "ne revient pas en politique, il revient dans sa famille politique". De fait, l'ancien chef de l'Etat devrait se contenter "d'un discours et puis rideau", assure un communicant au JDD. Mais plutôt qu'une grande allocution, ce sera "un mot improvisé et personnel à des amis", croit savoir Europe 1. Et de préciser : "Les fidèles de l’ex-président insistent pour maitriser le récit de cette journée, il ne vient pas faire des effets de tribune mais pour dire avec émotion à sa famille politique : 'je suis là, j’étais le chef de cette campagne, je ferai face à mes responsabilités.'"

Selon France 2, les proches de Nicolas Sarkozy ont confirmé que l'ancien président a fait un don de 7 500 euros au parti, la somme maximale autorisée. Même si Nicolas Sarkozy ne communique pas directement sur le sujet, son geste a pour objectif d'inciter les autres élus du parti à mettre la main au portefeuille. Quelque 20% d'entre eux ne s'acquitteraient pas de leur cotisation, égale à 5% de leur revenu.

Nicolas Sarkozy peut-il davantage s'engager ?

"Le président n'avait pas vraiment le choix", souligne France Inter, qui explique que Nicolas Sarkozy se positionne en homme politique "qui assume ses responsabilités passées". Et évite surtout "que les langues ne se délient", s'assure "que personne ne s'en prendra à lui". 

Selon un sondage du JDD, si sept Français sur dix ne doutent pas de la candidature de Nicolas Sarkozy en 2017, seuls 40% des sondés s'en félicitent. Un retour serait donc prématuré, au moment où le nom de l'ex-président de la République est aussi évoqué dans les affaires Bettencourt et Karachi. Le costume d'homme providentiel semble encore difficile à endosser.