Le laborieux retour de Nicolas Sarkozy
Depuis son come-back sur le devant de la scène politique, l'ancien président de la République doit affronter de nombreuses contrariétés.
Ce n'est sans doute pas le come-back dont il rêvait. Mauvais sondages, enquête sur les comptes de sa campagne 2012, rivaux déterminés, revers électoraux de ses fidèles... L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy connaît une série de contrariétés depuis son retour en politique, annoncé en fanfare il y a deux semaines. Même son ancien conseiller Henri Guaino, un fidèle, peine à masquer son scepticisme. Le retour de Nicolas Sarkozy ? "Ça se passe", a-t-il lâché en soupirant sur LCP.
Francetv info revient sur ces obstacles qui se dressent sur le chemin qu'il doit accomplir jusqu'à l'élection présidentielle de 2017.
L'affaire Bygmalion
Ces derniers jours, l'enquête sur un système de fausses factures présumées destiné à masquer le dérapage des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 s'est brutalement accélérée. Trois anciens dirigeants de l'entreprise Bygmalion ont été mis en examen mercredi 1er octobre. Jeudi, la justice s'est rapprochée un peu plus de Nicolas Sarkozy. L'un de ses proches, l'ancien directeur général de l'UMP Eric Cesari a été placé en garde à vue, avec deux autres ex-cadres du parti.
Pour sa défense, l'ancien président de la République assure n'avoir été au courant de rien. "J'ai appris le nom de Bygmalion longtemps après la campagne présidentielle" de 2012, a-t-il déclaré sur France 2 fin septembre. Une position mise à mal par son ancien Premier ministre François Fillon. "Je n'étais pas associé à l'organisation de la campagne de 2012, mais j'ai souvent entendu parler de Bygmalion [avant la campagne], et j'ai souvent vu que Bygmalion était une entreprise qui travaillait régulièrement avec l'UMP", a déclaré ce dernier, ajoutant : "Je pense que tout le monde connaissait l’existence de cette entreprise."
Le soutien de Chirac à Juppé
Dans son propre camp, Nicolas Sarkozy n'est pas accueilli comme le sauveur du parti. Ses rivaux pour la présidence de l'UMP ou pour la primaire qui désignera le candidat du parti pour 2017 n'ont pas désarmé. S'ils ont perdu quelques plumes, ils conservent de nombreux soutiens et continuent d'en engranger.
Mercredi, l'ancien président de la République Jacques Chirac a ainsi apporté son appui à Alain Juppé. "Si j'en avais l'énergie, j'aurais déjà réservé ma place, même petite, à son QG" de campagne, a même glissé Jacques Chirac. Une sortie médiatique qui a parasité l'interview accordée par Nicolas Sarkozy au Figaro Magazine.
Les défaites de Raffarin et Karoutchi au Sénat
Leur proximité affichée avec Nicolas Sarkozy n'est pas la seule explication à leur échec. Mais les défaites de Jean-Pierre Raffarin et Roger Karoutchi, respectivement candidats à la primaire UMP pour la présidence du Sénat et à la présidence du groupe UMP, face à deux fillonistes, montrent que l'ancien président ne fait pas la pluie et le beau temps à l'UMP.
Après Raffarin qui manque le "plateau", voilà que Karoutchi rate la présidence du groupe UMP au Sénat. Double camouflet pour Sarkozy.
— Thomas Wieder (@ThomasWieder) 2 Octobre 2014
Ce n'est pas la seule explication mais Raffarin et Karoutchi, deux soutiens de Sarkozy, perdent les primaires UMP au #Senat
— François Vignal (@francoisvi) 2 Octobre 2014
Les mauvais sondages
La nouvelle du retour de Nicolas Sarkozy n'a pas enthousiasmé les Français, si l'on en croit les enquêtes d'opinion sur son come-back ou sur son honnêteté réalisées la semaine de son retour. S'il reste adulé par les sympathisants UMP, son image auprès des Français semble abîmée. Publié deux semaines après son retour, un nouveau sondage, réalisé par YouGov pour Le Huffington Post et i-Télé, indique qu'il n'a pas renversé la vapeur pour le moment. 56% des Français ne sont pas favorables à ce retour.
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