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GPA, PMA, impôts, fonctionnaires... Sarkozy détaille ses "idées pour la France"

Dans un entretien au "Figaro Magazine", l'ancien président précise les orientations de sa politique. 

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Nicolas Sarkozy, le 30 septembre 2014, au Parc des Princes (Paris).  (MIGUEL MEDINA / AFP)

Après avoir fait son retour dans l'arène politique, il dévoile maintenant son programme. Dans une interview accordée au Figaro Magazine, publiée jeudi 2 octobre par Le Figaro mais dont les premiers extraits ont filtré dès mercredi, Nicolas Sarkozy détaille "ses idées pour la France".

Sur les fonctionnaires

Lors de son premier meeting de campagne à Lambersart (Nord), le candidat à la présidence de l'UMP avait esquissé les grandes lignes de son futur programme, déclarant notamment que le contrat à vie ne devait plus, selon lui, être la règle des recrutements dans la fonction publique.

L'ex-président veut donc créer "un nouveau contrat de cinq ans dans la fonction publique" et 'rétablir le jour de carence'" en cas d'arrêt maladie. Il souhaite également revenir au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et estime, à propos de l'âge de départ, qu'il "faudra sans doute passer à 63 ans rapidement".  

Sur les enseignants

L'ancien chef de l'Etat souhaite "augmenter le nombre d'heures de présence des enseignants dans les établissements, afin qu'ils soient davantage disponibles pour les enfants qui en ont besoin". En contrepartie, il promet d'"augmenter leur rémunération". Mais de "diminuer leur nombre"

Sur les élus

Nicolas Sarkozy plaide pour "une réduction d'un tiers" du nombre des parlementaires. "Moins de parlementaires, avec plus de moyens", lance-t-il. En revanche, il ne tranche pas la question du cumul des mandats, ni celle de la fusion des conseils généraux et régionaux.

Sur la famille

Sur France 2, celui qui se voit comme le champion de la droite pour la présidentielle de 2017 avait éludé la question du mariage pour tous. Cette fois, il est plus précis sur la question de la gestation par autrui (GPA) et de la procréation médicalement assistée (PMA). Il propose d'inscrire dans la Constitution "des verrous juridiques pour réserver la PMA aux couples hétérosexuels infertiles et interdire complètement la GPA"

Sur les 35 heures

Nicolas Sarkozy est proche des propositions du Medef. Il suggère que "les entreprises qui voudraient sortir des 35 heures par une négociation interne à l'entreprise puissent le faire", et souhaite rétablir les heures supplémentaires déchargées et défiscalisées.

Sur les impôts

"Il faut baisser les impôts", clame l'ex-président. D'abord "pour rester au niveau de la compétition [économique] avec nos partenaires et voisins" européens. Ensuite parce que "nombre de Français se révoltent contre le principe même de l'impôt". Nicolas Sarkozy entend tout particulièrement réformer "la fiscalité du patrimoine", en premier lieu l'ISF - "un problème" selon lui - mais aussi les plus-values et les successions, sans préciser ses intentions. 

Sur les retraites

Aujourd'hui, l'âge légal de départ à la retraite reste fixé à 62 ans et l'âge pour bénéficier d'une retraite à taux plein, quelle que soit la durée de cotisation, demeure à 67 ans. Nicolas Sarkozy estime qu'"il faudra sans doute passer à 63 ans rapidement" sur l'âge de départ. 

Sur le RSA

Nicolas Sarkozy veut "réformer le RSA". Il entend conditionner le versement du revenu de solidarité active à l'exercice d'une activité. Il se dit "persuadé qu'une activité est plus utile que les seules allocations pour sortir les gens de l'exclusion".  

Sur le Code du travail

L'ex-chef de l'Etat veut l'alléger, et le simplifier. Il propose que les parlementaires élaborent "un nouveau Code du travail concentré sur les seuls droits fondamentaux des salariés : droit syndical, protection contre le licenciement, droit à la santé…" Il renvoie le reste à la négociation. 

Sur les dépenses publiques

Alors que, pour la première fois, la dette publique de la France dépasse les 2 000 milliards d'euros et que le déficit budgétaire dépasse les 59,4 milliards d'euros pour 2014, Nicolas Sarkozy veut que "d'ici à cinq ans, il ne soit plus possible de consacrer plus de 50% du PIB à la dépense publique. Tout gouvernement qui atteindrait ce seuil se heurterait à l'interdiction d'augmenter la dette ou les impôts".

Sur le référendum

L'ancien chef de l'État veut "'banaliser'" le référendum pour "permettre au peuple de France de trancher des questions importantes qui concernent son destin." Il balaie les critiques de populisme et voit dans ces consultations "le meilleur moyen pour répondre à la méfiance abyssale que nos concitoyens entretiennent à l'égard de la parole publique".

Nicolas Sarkozy souhaite organiser des référendums "en même temps que le premier tour des élections législatives qui suivront l'élection présidentielle" de 2017. Il soumettrait ainsi à l'approbation des Français certaines de ses propositions.

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