Notre-Dame-des-Landes : le gouvernement lâche (un peu) de lest
De vifs affrontements se sont déroulés samedi à Notre-Dame-des-Landes et à Nantes entre forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport. Le gouvernement a réagi en créant une "commission de dialogue".
NOTRE-DAME-DES-LANDES - Le niveau de violence est monté d'un cran. De vifs affrontements se sont déroulés samedi 24 novembre à Notre-Dame-des-Landes et à Nantes entre forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils ont fait au moins sept blessés.
A Nantes, entre 3.200 personnes, selon la police, et 8.000, selon les organisateurs, ont manifesté. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, principal promoteur de ce projet en sa qualité de maire de Nantes jusqu'à sa prise de fonction au gouvernement, était l'une des cibles principales de leurs slogans. Des échauffourrées ont eu lieu en fin d'après-midi devant la préfecture. Des manifestants ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre. Les CRS ont utilisé des lances à eau pour tenter de les disperser. Un CRS a été blessé lors de ces incidents, selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, "victime d'un pavé lancé qui l'a frappé au visage alors qu'il était derrière la lance à eau". Le CRS "a perdu connaissance et est évacué au centre hospitalier de Nantes".
Affrontements violents sur le site du futur aéroport
A Notre-Dame des-Landes, des affrontements très vifs ont eu lieu tout au long de la journée entre forces de l'ordre et manifestants. Près de 500 gendarmes avaient été déployés sur place la veille pour déloger les opposants au projet. Quelques dizaines d'opposants cagoulés ont lancé des assauts successifs vers les forces de l'ordre avec des cocktails Molotov, des fusées de détresse en tirs tendus et des pieds de clôtures en acier, les gendarmes ont répliqué avec grenades lacrymogènes et assourdissantes. Deux gendarmes et quatre opposants ont été blessés, tous légèrement. Huit manifestants ont été interpellés.
En fin de journée, le préfet de Loire-Atlantique a fait savoir que l'objectif des autorités avait été atteint et que ce qui pouvait être détruit l'avait été comme prévu, samedi.
Le gouvernement lâche un peu de lest
Matignon a annoncé par communiqué son souci d'entendre toutes les parties prenantes : "Malgré les concertations légales et les décisions des collectivités concernées, qui ont déjà eu lieu, et qui ont conduit à l'adoption du projet, des interrogations subsistent. Dans un souci d'apaisement, le gouvernement confiera dès la semaine prochaine à une commission du dialogue le soin d'exposer ce projet et d'entendre toutes les parties prenantes."
Mais le gouvernement a réitéré par la voix de trois de ses ministres " la nécessité de poursuivre le déroulement du projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique" sur le site de Notre-Dame-des Landes, dans un communiqué publié samedi et signé des ministres de l'Ecologie Delphine Batho, des Transports Frédéric Cuvillier et de l'Agriculture Stéphane Le Foll. "Signe d'apaisement" pour un élu écologiste, le gouvernement s'est engagé à attendre les conclusion d'experts pour minimiser les conséquences du chantier sur les terres agricoles.
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