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Opération d'évacuation à Notre-Dame-des-Landes : "Ce matin, à 3h30, on a été réveillés par des bruits", témoigne un paysan de la ZAD

Sylvain Fresneau, paysan à Notre-Dame-des-Landes, espère "qu'on ne va pas en arriver à des choses graves", alors que débute lundi une opération d'expulsion des zadistes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Quelques heures après le début de l'intervention des forces de l'ordre lundi à Notre-Dame-des-Landes, les zadistes sont repoussés par les gaz lacrymogènes et les grenades assourdissantes. (GREGOIRE LECALOT / RADIO FRANCE)

Sylvain Fresneau, paysan sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et soutien des zadistes, a raconté lundi 9 avril sur franceinfo comment il a vécu le début de l'opération d'expulsion des occupants illégaux de la zone par les forces de l'ordre"Ce matin, à 3h30, on a été réveillés par des bruits", raconte-t-il alors que sa ferme se trouve à quelques centaines de mètres de la zone d'affrontements. "Depuis ça circule beaucoup, on voit les gyrophares, les gendarmes", décrit-il.

"Des risques de dérapage"

Sylvain Fresneau, qui connaît bien les derniers zadistes encore présents à Notre-Dame-des-Landes, a indiqué dans quel état d'esprit ils se trouvent. "Ils se disent que les gendarmes vont venir et feront ce qu'ils voudront et qu'ils resteront pacifistes", rapporte l'agriculteur. Mais d'autres, "sans doute un peu plus radicaux vont rester jusqu'au bout et vont s'enfermer dans leur cabane ou derrière une barricade et iront jusqu'au bout pour ne pas être expulsés", ajoute-t-il.

Sylvain Fresneau dit ne pas cautionner la manière de faire de l'État. "Envoyer 2 500 forces de l'ordre pour expulser quelques personnes ça fait beaucoup. Il y a des risques de dérapage et j'espère qu'on ne va pas en arriver à des choses graves."

Nuage de gaz lacrymogène lors de l'expulsion d'occupants de la ZAD à Notre-Dame-des-Landes, lundi 7 avril. (GREGOIRE LECALOT / RADIO FRANCE)

Le ministère de l'Intérieur explique de son côté qu'il s'agit d'expulser les éléments les plus radicaux. "On peut le comprendre, réagit Sylvain Fresneau. Mais qui sont les radicaux ? Sommes-nous radicaux parce qu'on continue d'élever nos vaches, parce qu'on envoie des choses sur internet ? C'est quoi 'radicaux' ?"

"Ce n'est pas si simple que ça de dire que l'on va trier les bons et les mauvais. Parce qu'on est derrière une barricade on est mauvais et parce qu'on trait les vaches on est bon ? Je n'en suis pas du tout persuadé", conclut-il.

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