Cet article date de plus de six ans.

Projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes : un abandon "serait dramatique", estime le sénateur Yannick Vaugrenard

Le gouvernement doit rendre sa décision de manière imminente sur la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique. Pour le sénateur socialiste, Yannick Vaugrenard, favorable au projet, il faut "respecter le vote démocratique".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le sénateur socialiste de Loire-Atlantique Yannick Vaugrenard durant une conférence de presse le 28 novembre 2012 sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. (PIERRE VERDY / AFP)

Alors que le gouvernement annonce une décision imminente sur la construction ou non d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le sénateur socialiste de Loire-Atlantique, Yannick Vaugrenard appelle, mercredi 17 janvier, sur franceinfo, le gouvernement à "respecter le vote démocratique", et à valider le projet, approuvé par référendum en juin 2016.

>>> Décision attendue sur Notre-Dame-des-Landes : suivez notre direct 

franceinfo : Selon vous, est-il temps de prendre une décision, quelle qu'elle soit ?

Yannick Vaugrenard : Oui, cela fait 40 ans que nous en parlons et cela fait 40 ans que l'ensemble des élus, quelle que soit leur couleur politique par ailleurs, et quelle que soit leur responsabilité, sont favorables à cet investissement économique de grande importance, donc il est grand temps, effectivement, de prendre une décision.

Ces derniers jours, la balance semble pencher vers un abandon du projet. Est-ce aussi votre sentiment ?

Ce serait regrettable. Je pense que, si c'était le cas, ce ne serait pas dans la logique de la personnalité du président de la République, qui veut montrer une forme de différence par rapport au précédent président, c’est-à-dire de décider, de faire que la force du droit, la force de la démocratie s'impose, en quelque sorte, à toutes et à tous, et que, au-delà des opinions qui sont respectables, de part et d'autre, il y a un moment où il faut décider. Or, il y a eu un référendum, qui a indiqué que la majorité de la population était favorable à cet investissement, à cette implantation d'aéroport : il est donc indispensable de respecter tout simplement le vote démocratique. C'est, du reste, ce qu'avait dit Nicolas Hulot au moment de la proclamation des résultats du référendum, en disant "j'étais hostile, mais je m'incline, parce que la force de la démocratie s'impose à tous."

Que se passera-t-il si le gouvernement décide d'abandonner le projet de Notre-Dame-des-Landes ?

Ce serait dramatique. Parce que la justice n'aurait pas été respectée - il y a eu près de 180 décisions de justice - la démocratie serait bafouée, et cela signifierait que, à la fois pour tous les grands investissements qui seraient à réaliser sur notre territoire, des investissements routiers, ferroviaires, tout autre chose, à chaque fois, vous aurez des contestataires qui pourront remettre en cause des décisions qui seraient prises démocratiquement par les représentants du suffrage universel. Cela pourrait exister également dans n'importe quelle petite commune de France sur n'importe quel projet, qu'il soit petit, moyen et grand. Alors, sur le plan, non seulement du symbole, mais aussi sur celui de la vie quotidienne de nos concitoyens et de notre démocratie, cela poserait un problème majeur.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a dit que la ZAD sera évacuée, en tout cas de ses éléments les plus radicaux. Cela vous suffit-il ?

Je trouve surprenant ces propos de Gérard Collomb. Comment faire la différence entre les zadistes, les radicaux et ceux qui ne le seraient pas, sur une zone à défendre et très difficile à faire évacuer ? Ce qui est souhaitable, c'est une évidence, c'est qu'il n'y ait pas de drames à la fois du côté de ceux qui ne respectent pas le droit, les zadistes, mais également du côté de la police. Mais cela doit se faire, parce que c'est le respect du droit, le respect de notre démocratie.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.