Législatives 2022 : en coulisses, la proposition de Jean-Luc Mélenchon sur le groupe unique de la Nupes fait grincer des dents
Le leader de la France insoumise a estimé, lundi, que "la Nupes devrait se constituer comme un seul groupe au Parlement", mais cette proposition a été rejetée par ses partenaires, Europe Ecologie-Les Verts, le parti socialiste et le parti communiste.
"Je suis surpris, mais à peine étonné", entendait-on déjà, quelques minutes après l'annonce surprise de Jean-Luc Mélenchon. Au lendemain du second tour des élections législatives, lundi 20 juin, devant le siège de LFI à Paris, Jean-Luc Mélenchon a proposé que la Nouvelle union populaire écologique et sociale se constitue "comme un seul groupe" dans l'hémicycle, inquiet de l'éventualité de voir le RN et ses 89 députés incarner l'opposition à Emmanuel Macron. Les députés insoumis sont en effet 72, quand la Nupes, elle, compterait donc plus de 130 sièges. Pourtant, aussitôt, le PS, EELV et le PCF ont rejeté cette proposition.
>> Législatives 2022 : suivez l'actualité politique en direct
Certains élus, comme le député communiste André Chassaigne, s'interrogent sur les raisons de cette annonce sortie du chapeau. "C'est contre-productif en terme de temps de parole, de niches parlementaires... Je ne peux pas imaginer que Jean-Luc Mélenchon veuille effacer les sensibilités de la Nupes", s'interroge faussement le député du Puy-de-Dôme, avant de confier être "incapable de trouver un argument rationnel à ce qu'il propose".
"Construire puis déconstruire"
Sur franceinfo, mardi 21 juin, le député insoumis Eric Coquerel a indiqué vouloir "convaincre" ses partenaires de la Nupes de la nécessité d'avoir ce groupe uniquen répondant ainsi "à une urgence provoquée par le résultat du Rassemblement national", avant d'assurer que "Ce n'est pas la tension, il n'y a pas de fissure".
Pourtant, en coulisses, l'ambiance n'est pas aussi positive. Les partenaires de la Nupes se demandent effectivement bien ce qui a bien pu passer par la tête de l'insoumis : "Il imaginait très bien les réponses qu'on allait lui donner, il sait que personne ne le souhaite", commente Alain Coulombel, porte-parole d'Europe Ecologie Les Verts.
Pour cet autre cadre écolo, il s'agit d'une manoeuvre : "Il envoie un message en interne, pour dire qu'il reste le leader des Insoumis". Ce même élu décèle même des ressorts psychologiques : "Il l'a fait souvent dans son histoire politique personnelle, construire puis déconstuire. C'est ce qu''il a fait au Parti de gauche". Sauf que désormais, l'Insoumis doit composer avec trois autres partis politique, qui eux, n'ont aucune envie de se faire déconstruire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.