"On est instrumentalisés" : le malaise au sein des forces de l'ordre après la médaille remise à Jordan Bardella par des CRS
La séquence a fortement déplu au ministre de l'Intérieur. Gérald Darmanin a rappelé à l’ordre les préfets et aux patrons de police et gendarmerie après que Jordan Bardella, président du Rassemblement national, s'est vu remettre, lundi 20 février, un insigne par un commandant de CRS dans les Alpes-Maritimes. La scène a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux notamment sur le compte X du député RN des Alpes-Maritimes Bryan Masson.
Dans la note adressée lundi aux préfets, Gérald Darmanin attire l’attention sur le "contexte préélectoral" à l’approche des européennes, "propice aux visites de parlementaires dans les services de police et gendarmerie", écrit-il.
"Courtoisie républicaine"
Mais le ministre est clair : ces visites ne sont pas "un droit", seulement une affaire de "courtoisie républicaine", et "toute action de communication politique dans les services de police ou de gendarmerie est proscrite". L’entourage de Gérald Darmanin évoque une "erreur d’appréciation" du préfet des Alpes-Maritimes qui a donné son feu vert à la visite de Jordan Bardella.
Côté policier, un cadre confie son amertume. "On est instrumentalisés", dit-il expliquant qu'au départ, seul le député de la circonscription devait venir. Pour ce qui est de la médaille, ce cadre reconnaît "une maladresse", tout en expliquant qu’il y a une tradition et que ce geste n'est pas réservé au Rassemblement national. "Cela fait partie du métier de s’ouvrir au monde extérieur et notamment aux élus en leur présentant les missions et le matériel", affirme un CRS. Regret d’un responsable : qu’un visiteur ait filmé et diffusé la scène. Assurant qu'il n’a été question que de travail et pas de politique.
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