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Présidentielle : Christiane Taubira "veut incarner un chemin pour le rassemblement au-dessus des partis", selon le président du PRG

Pour Guillaume Lacroix, Christiane Taubira est "une forme de représentation inclassable qui peut rassembler la gauche". Le président du PRG s'inquiète "que la gauche soit absente de la présidentielle".

Article rédigé par franceinfo
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Christiane Taubira annonce sa candidature à l'élection présidentielle dans un discours dans le quartier de la Croix-Rousse, à Lyon, le 15 janvier 2022. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche (PRG), conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, a indiqué ce samedi sur franceinfo que Christiane Taubira "veut incarner un chemin pour le rassemblement qui se hisse au-dessus des partis, au-dessus des querelles partisanes". L’ancienne garde des Sceaux a officialisé ce samedi matin à Lyon sa candidature pour l’élection présidentielle. Elle participera à la primaire populaire citoyenne qui se déroulera du 27 au 30 janvier. "Plus il y aura de votants, plus cette primaire aura un poids, s'imposera. C'est le pari de Christiane Taubira", explique-t-il.

franceinfo : Christiane Taubira veut-elle incarner un espoir pour la gauche ?

Guillaume Lacroix : Elle veut incarner un chemin pour le rassemblement qui se hisse au-dessus des partis, au-dessus des querelles partisanes. Elle s'est d'ailleurs adressée ce matin uniquement aux Françaises et aux Français. Elle a pris la mesure de cette élection dans laquelle la gauche est aujourd’hui hors-jeu. Cette situation n'est pas tenable, n'est pas durable. Il faut rassembler. Christiane Taubira est une femme libre, indépendante des partis politiques. Elle est passée par le PRG il y a plus de 15 ans. Elle n'y est pas restée parce que l’on ne peut l’arrimer à aucun enfermement politique. Taubira, c'est une forme de représentation inclassable qui peut rassembler la gauche.

Comment rassembler la gauche ?

Cela passe par la volonté, d'abord, de gouverner ensemble. On a entendu beaucoup de candidats appeler à cette idée qu'il y avait des gauches qui n'étaient pas irréconciliables : Anne Hidalgo, Yannick Jadot, je pense aussi à Fabien Roussel. Il y a des femmes et des hommes qui, depuis longtemps, savent qu'on peut gouverner à plusieurs. Simplement aujourd'hui, la situation est enkystée dans des querelles d'écuries, des querelles partisanes, personne ne voulant se ranger derrière personne. Cette situation n'est absolument pas à la hauteur.

Comment sortir de cette situation ?

Cela se joue sur la primaire populaire citoyenne qui va se dérouler du 27 au 30 janvier. Tous les candidats vont être soumis à ce vote. Tous les candidats d'ailleurs, à un moment ou à un autre, depuis un an, ont appelé à des primaires. Ces primaires vont avoir lieu.

"Qu'on le veuille ou non, c'est le moment pour les citoyennes et les citoyens de dire : "Puisque vous n'êtes pas capables de vous entendre entre vous, nous allons mettre de l’ordre.""

Guillaume Lacroix, président du PRG

Plus il y aura de votants, plus ils sont nombreux, plus ils seront supérieurs à ceux qu'ont connu la primaire des Verts ou la primaire LR, plus cette primaire aura un poids, s'imposera. C'est le pari de Christiane Taubira.

Depuis quand Christiane Taubira réfléchit-elle à cette candidature ?

On en discute depuis fin novembre. Dans la réalité, elle a vraiment pris le temps de discuter, d'échanger et de jauger. Elle n'a pas discuté qu’avec un fan-club de gens qui voulaient la pousser. Elle a aussi entendu celles et ceux qui la freinaient. Elle a voulu véritablement prendre cette décision grave, solennelle, importante avec le temps. Mais dans le même temps de sa réflexion, elle a évidemment travaillé avec beaucoup d'experts, avec beaucoup de femmes et d'hommes de gauche, du monde associatif sur ce que serait un programme de rassemblement pour la gauche.

Avez-vous des inquiétudes pour les parrainages ?

D'abord, le Parti radical de gauche a un socle d’élus important. J'entends aussi ce que disent les 200 maires du "serment de Romainville" : qu’ils parraineront celui ou celle qui gagnera la primaire citoyenne. J’entends le maire de Marseille dire exactement la même chose. J'entends la présidente de Bourgogne-Franche-Comté dire exactement la même chose. J'entends le président de l'agglomération de Guéret dire la même chose. Absolument aucune inquiétude. La vraie inquiétude aujourd'hui c’est que la gauche soit absente de la présidentielle.

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