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"Sécurité globale" : des dessinateurs en colère après la réutilisation de leurs œuvres par les "députés de la honte"

Plusieurs des 388 élus qui ont voté la proposition de loi controversée ont décidé de se réapproprier leurs portraits débarrassés de leur légende et dessinés par des artistes qui voulaient dénoncer le texte.

Article rédigé par franceinfo
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Les portraits des "députés de la honte" exposés sur la place de République (Paris) à l'occasion de la manifestation contre la loi "sécurité globale", le 28 novembre 2020. (LAURE BOYER / HANS LUCAS / AFP)

"Monsieur, en recadrant le portrait initial, vous portez atteinte à mes droits d'auteur sur le fond ET la forme. Merci de bien vouloir mettre l’image en entier ou la supprimer." Voilà le tweet que le dessinateur "Terreur Graphique" a adressé, lundi 30 novembre, au député LREM du Cher, François Cormier-Bouligeon. Ce dernier avait utilisé comme photo de profil une caricature le représentant, en effaçant la légende rédigée par l'illustrateur.

A la veille d'une grande journée de manifestation contre la proposition de loi "sécurité globale""Terreur Graphique" et d'autres dessinateurs avaient en effet choisi de tirer le portrait des 388 députés qui ont voté pour ce texte et son très controversé article 24. Ce "trombinoscope de la honte", comme l'a intitulé La Revue dessinée, a ensuite été exposé dans les cortèges. Chaque dessin était accompagné de la légende "a voté pour la loi Sécurité globale". En guise de réponse, certains des parlementaires croqués se sont réappropriés ces dessins, débarrassés de leur sous-titre.

"Vous êtes d'une bêtise, ma parole"

"Terreur Graphique" n'est pas le seul dessinateur à avoir dénoncé cette réutilisation. L'illustratrice "Cy" ou encore Loïc Sécheresse y sont aussi allés de leur tweet. La première contre la députée LREM des Hauts-de-Seine, Laurianne Rossi, le second contre la députée RN du Pas-de-Calais, Marine Le Pen.

Sur le site du ministère de l'Economie, on lit que toute personne utilisant une œuvre doit "tenir compte du fait que l'auteur conserve le droit d'agir contre une modification qu'il estimerait irrespectueuse de l'œuvre". Cette dernière ne peut pas être utilisée "pour illustrer des propos contraires aux positions de l'auteur".

"Cher Terreur Graphique, je plaide coupable"

Le député François Cormier-Bouligeon, qui a fini par retirer le dessin, a répondu au dessinateur qui le mettait en cause. "Cher Terreur Graphique, je plaide coupable. Je me suis bel et bien approprié votre caricature de mon visage qui, après tout, m'appartient quand même un peu. En échange ce portrait de vous de ma main. J’espère qu’il vous fera plaisir, car c'est offert de bon cœur". 

Saluant "l'effort", le dessinateur lui a alors rétorqué ceci : "Votre talent de dessinateur est assurément à la hauteur de votre talent de député mais je n'accepte pas de cadeau de la part d'élus qui votent avec le RN et contre l'intérêt de leurs administré.e.s."

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