: Vidéo Loi "sécurité globale" : "C'est de la poudre de perlimpinpin, qui n'aura aucune efficacité", estime l'avocat Richard Malka
"C'est une illusion", a affirmé l'avocat, à propos de l'article 24 du projet de loi "sécurité globale" sur les images des policiers, fortement critiqué.
"C'est de la poudre de perlimpinpin", a estimé Me Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, lundi 30 novembre sur franceinfo, à propos de l'article 24 de la loi "sécurité globale", encadrant l'image des policiers.
"Ce projet est assez affligeant. D'abord parce que c'est une illusion : je ne sais pas qui peut penser qu'en 2020, avec les réseaux sociaux, avec les messageries cryptées hébergées en Russie, que cette loi aurait une quelconque efficacité ? Elle n'en aura évidemment aucune", a-t-il estimé.
"Ensuite, j'ai un vrai problème de positionnement sur cette mesure, parce que personne n'est capable de nous dire, pas même les rapporteurs de la loi, combien de cas ça concerne, combien de policiers ont été véritablement menacés, forcés de déménager. Je suis sûr qu'il y en a, mais s'il y en a 10, ce n'est pas pareil que s'il y en a 100 ou que s'il y en a 1 000", a souligné Richard Malka.
"C'est l'inverse qu'il faudrait faire"
Autre écueil aux yeux de l'avocat : la "menace sur les libertés publiques". "Le problème est celui des abus que cela pourrait donner en termes de gardes à vue. Vous voyez quelqu'un filmer, vous pouvez le mettre en garde à vue en supposant qu'il aurait des intentions malveillantes", a-t-il dénoncé.
Je pense que mettre un frein à l'information, ce n'est jamais une bonne idée.
Richard Malkaà franceinfo
Pour Richard Malka, "c'est l'inverse qu'il faudrait faire, qu'il y ait plus d'images et en particulier que les policiers soient munis eux-mêmes de caméras". "Si vous ne filmez pas, alors les choses deviennent secrètes, on ne sait pas ce qui se passe, il y a de la défiance, il y a éventuellement du conspirationnisme. Il faut filmer, il faut voir comment les policiers travaillent, c'est dans leur intérêt", a souligné l'avocat.
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