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Municipales : "Si on reporte en septembre ou en octobre, ça veut dire que toute l'année 2020 sera perdue", met en garde Stéphane Le Foll

Le maire PS du Mans a cosigné une tribune dimanche pour appeler à la fin  du "confinement démocratique".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le maire du Mans, Stéphane Le Foll. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Des maires exigent la tenue du second tour des élections municipales fin juin "parce que c'est ce qu'il y a dans la loi", assure le maire du Mans, Stéphane Le Foll, dimanche 17 mai sur franceinfo. Avec 35 autres maires de grandes villes, dont Anne Hidalgo et Christian Estrosi, l'ancien ministre signe une tribune dans le Journal du Dimanche. Le texte appelle à la fin du "confinement démocratique" alors que le gouvernement a évoqué la possibilité de d'organiser le 1 et le second tour à l'automne. "Si on reporte en septembre ou en octobre, ça veut dire que toute l'année 2020 sera perdue", met en garde Stéphane Le Foll.


franceinfo : Pourquoi est-il important, selon vous, d'organiser le second tour fin juin ?


Stéphane Le Foll : Parce que c'est ce qu'il y a dans la loi ! C'est ce qui a été voté au moment du report du second tour. Cette tribune vise simplement à rappeler la loi qui a été votée et qui a été adoptée. On entendait de la part du gouvernement et de tout un tas de gens qui s'exprimaient sur cette question, des propositions qui consistaient à renvoyer tout ça au mois de septembre ou au mois d'octobre. Avec même l'idée de refaire un premier tour, ce qui est quand même assez incompréhensible.


Vous demandez donc un vote avant l'été, conformément à la loi, pour éviter aussi qu'on ne réorganise les deux tours ?


Oui. D'abord parce que réorganiser les deux tours, ça voudrait dire que pour le premier tour, qui a eu lieu le 15 mars, des Français auraient voté pour rien. On leur dit : "Vous n'avez pas pu élire votre maire au premier tour, eh bien, vous allez refaire un premier tour". Constitutionnellement, dans l'esprit de la République, je trouve que c'est assez incompréhensible. Mais au-delà tout ça, il y avait une date qui avait été fixée dans la loi. Ce qu'on souhaite, c'est simplement que les choses soient claires. On s'exprime en tant que maires, pour dire : le mieux et le plus simple, c'est juin. Si on reporte en septembre ou en octobre, ça veut dire que toute l'année 2020 sera perdue.


Dans ce contexte particulier, un peu anxiogène, est-ce que vous pensez que les Français auraient la tête aux élections ?


Aujourd'hui on déconfine, et à juste titre. On peut aller chez le coiffeur, sur les marchés, dans les jardineries, on doit pouvoir reprendre le travail. Est-ce qu'on dit : "On ne peut pas aller voter parce que les gens ont la tête à faire autre chose ?" Là, ça pose une autre question, celle de la place et du rôle de la démocratie, même locale. Alors qu'on sait que les maires sont directement concernés, impliqués. Est-ce que la légitimité qu'ils ont du suffrage ne mérite pas qu'on s'y penche un tout petit peu ? Si, je le crois.

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