Nouveau Premier ministre : "Nous ne nous donnons pas les moyens de gouverner", estime la présidente du Conseil national du PS, Hélène Geoffroy

"S'il existe une possibilité qu'une cohabitation permette de porter des réformes, alors il faut aller jusqu'au bout", insiste Hélène Geoffroy.
Article rédigé par franceinfo
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Hélène Geoffroy, présidente du Conseil national du Parti socialiste, à Ivry-sur-Seine, le 23 janvier 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

"Nous ne nous donnons pas les moyens de gouverner", affirme mercredi 28 août sur franceinfo Hélène Geoffroy, présidente du Conseil national du Parti socialiste et maire de Vaulx-en-Velin dans le Rhône. Elle a demandé, lors du bureau national tenu mardi 27 août, au Premier secrétaire, Olivier Faure, de "clarifier la stratégie" du parti.

Elle reproche au Premier secrétaire sa proximité avec la ligne de la France insoumise qui menace Emmanuel Macron d'enclencher une procédure de destitution ou les appels à manifester, de plusieurs cadres de gauche. Elle y voit "les conditions du désordre et du chaos". "Moi, je suis maire de Vaulx-en-Velin, je sais le prix de l'émeute", assure-t-elle.

"J'ai demandé une clarification, car dans l'état dans lequel est le pays, il ne s'agit pas de chercher une présidentielle anticipée, mais de pouvoir gouverner le pays et de passer des réformes de gauche parce que nous sommes arrivés en tête des élections", défend Hélène Geoffroy, "et il me semble que nous ne nous donnons pas les moyens de gouverner".

Olivier Faure a décliné l'invitation d'Emmanuel Macron

Selon elle, il faut continuer d'aller rencontrer Emmanuel Macron, qui a lancé mardi 27 août une nouvelle phase de consultations à l'Élysée pour trouver un Premier ministre. L'invitation a été déclinée par Olivier Faure après le refus du chef de l'État de nommer la candidate NFP, Lucie Castets. "S'il existe une possibilité qu'une cohabitation permette de porter des réformes, alors il faut aller jusqu'au bout", insiste Hélène Geoffroy.

"Il faut tendre la main aux partis de l'ancienne majorité, notamment pour trouver des compromis sur des textes au Parlement", mais "j'ai vu des échanges épistolaires entre les différentes formations politiques, et je n'ai pas vu l'embryon de rencontre positive", tacle-t-elle. "Il faut des rencontres de travail et non pas des postures", affirme la socialiste, qui veut absolument aller "jusqu'au bout" pour mener des réformes de gauche "parce que l'alternative, c'est la protestation des Français qui nous en voudrons, j'en suis convaincue, au point que la prochaine fois, c'est une assemblée Rassemblement national qui arrivera au pouvoir".

En faveur d'un "vote des militants"

La présidente du Conseil national du PS a demandé à ce que les militants soient les juges de paix dans le parti, avec "un vote des militants" en ligne, pour définir la ligne, entre celle de Raphaël Glucksmann, "un programme clair qui fait l'unité du PS", selon la maire de Vaulx-en-Velin, et "une ligne Jean-Luc Mélenchon".

Elle précise qu'elle souhaite bien une cohabitation et non pas une coalition, c'est-à-dire un Premier ministre de tendance "socialiste, social-démocrate", pour mener "les réformes auxquelles la gauche est attachée sur le pouvoir d'achat, la santé et les services publics". "On dit franchement aux électeurs qui nous ont choisis qu'un autre chemin possible que celui de la protestation, de la manifestation, et que la gauche qui gouverne et qui gère et qui change la vie existe toujours et c'est important", conclut-elle.

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