"Gabriel Attal arrive à un moment décisif pour l'avenir de notre école", réagit Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU
"Gabriel Attal arrive à un moment décisif pour l'avenir de notre école", réagit jeudi 20 juillet sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat Snes-FSU, alors que l'actuel ministre délégué chargé des Comptes publics va être nommé ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, en remplacement de Pap Ndiaye, a appris franceinfo ce jeudi de sources gouvernementales.
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franceinfo : Quel bilan dressez-vous du passage de Pap Ndiaye au ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse ?
Sophie Vénétitay : En un an, Pap Ndiaye n'avait pas vraiment réussi à imprimer quelque chose, il est resté dans l'ombre d'Emmanuel Macron, au sens propre comme au sens figuré. A son arrivée, il y avait surtout des espoirs en matière de changement sur la forme, parce que les discussions avec Jean-Michel Blanquer étaient très compliquées. Dans les premiers mois, il a tenté de renouer un peu le dialogue, mais très vite il a été enfermé dans la politique d'Emmanuel Macron, au point même que les derniers mois, il en a adopté les mêmes travers de méthode. Je pense par exemple à la question du pacte enseignant, une mesure dénoncée par toutes les organisations syndicales. Pourtant, Pap Ndiaye, avec l'appui d'Emmanuel Macron, est passé en force. Ça a été un échec sur la forme et sur le fond.
"Pap Ndiaye n'a pas été à l'écoute des personnels de l'Education nationale."
Sophie Vénétitayà franceinfo
Qu'attendez-vous de Gabriel Attal ?
Gabriel Attal est un proche d'Emmanuel Macron, il le suit depuis le premier quinquennat. Va-t-il rester ce collaborateur d'Emmanuel Macron ou sera-t-il un ministre qui va prendre la mesure de la crise que vit l'Education nationale ? Gabriel Attal arrive à un moment décisif pour l'avenir de notre école : on a du mal à recruter, il manque encore des profs pour la rentrée prochaine, il y a de plus en plus de démissions. Il va falloir qu'il ait le poids politique pour imposer à Emmanuel Macron des mesures très loin de ce que porte le président de la République, sinon il se fera le complice de l'affaiblissement du service public de l'Education nationale.
Que comptez-vous dire à ce nouveau ministre ?
Il y a une urgence, c'est la question des salaires. Emmanuel Macron avait promis une augmentation de 10 % pour tout le monde en janvier 2023, au final on va avoir +5,5 % en moyenne en septembre. Le compte n'y est pas pour revaloriser vraiment nos métiers. La première chose qu'on va lui dire, et on espère qu'il va l'entendre en tant qu'ancien ministre délégué chargé des Comptes publics, c'est qu'il faut 3,6 milliards pour augmenter tous les enseignants de 10 %. On va aussi lui dire qu'au moment où Emmanuel Macron parle de désétatisation de l'école, et alors que Gabriel Attal a été le premier défenseur du SNU en 2018, que notre jeunesse et notre société ont besoin de l'école publique. La réponse qui doit être apportée au lendemain des émeutes, c'est plus d'école publique, plus de service public, plus d'enseignants, et non pas le projet porté par Emmanuel Macron.
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