Législatives 2022 : après son allocution, la question brûlante du remaniement pour Emmanuel Macron
Après une prise de parole attendue et en pleine négociations pour éviter un blocage institutionnel, le chef de l'Etat se retrouve avec un gouvernement à trous.
Sa prise de parole était attendue. Trois jours après le signal de désaveu envoyé dimanche, lors du deuxième tour des élections législatives, le président de la République; face caméra et dos aux jardins de l'Elysée, Emmanuel Macron a dit, lors d'une allocution de huit minutes, prendre acte des fractures du pays et des inquiétudes des Français, qui se reflètent dans la composition de la nouvelle assemblée.
>> Pas de gouvernement d'union nationale, mais un appel aux oppositions : ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron
Sa série d'entretiens avec les différents chefs de partis ne lui a visiblement pas permis d'identifier des solutions pour éviter un blocage institutionnel. Une chose claire seulement : la piste du gouvernement d'union nationale est écartée. Et Emmanuel Macron avoue juger lui même que l'hypothèse n'est pas justifiée aujourd'hui.
L'idée d'un gouvernement de coalition toujours présente
Restent deux options sur la table : une coalition de gouvernement, d'abord. Le chef de l'Etat n'y renonce donc pas, alors que, jusqu'à présent, il a, là aussi, essuyé des refus. La seconde option, est de construire des majorités texte par texte. Pour trancher, il faudra prendre le temps, dit-il de clarifier quelle part de responsabilité les forces politiques sont prêtes à prendre. Il les met donc au pied du mur. Et leur donne 48 heures de réflexion.
En fixant quatre priorités sur lesquelles avancer - le pouvoir d'achat, l'emploi, l'écologie, la crise à l'hôpital -, le chef de l'Etat a également posé des limites : il ne faut augmenter ni les impôts ni la dette. Mais selon un soutien, il remet bel et bien le choix de la méthode entre les mains des oppositions. Il attend que des voix s'élèvent pour réclamer des compromis. Et c'est pour cela qu'il n'enterre pas encore l'idée de coalition. En cas de succès, il en tirera les conséquences au moment du remaniement... qui se fait toujours plus brûlant.
Un gouvernement à trous
Si aucune date n'est avancée, le gouvernement va pourtant perdre une ministre de plus : après les défaites d'Amélie de Montchalin, de Brigitte Bourguignon et Justine Benin aux législatives et qui sont donc contraintes de faire leurs cartons, la majorité présidentielle a désigné sa candidate au perchoir, Yael Braun-Pivet, députée des Yvelines, qui venait d'être nommée ministre des Outre-mer. Et la logique veut qu'elle soit élue présidente de l'Assemblée nationale, la semaine prochaine et donc qu'elle quitte son poste.
Après Damien Abad, accusé de viols dans la presse par deux femmes, la secrétaire d'Etat chargée du Développement, Chrysoula Zacharopoulou, est visée par deux plaintes pour violences sexuelles commises dans le cadre de sa profession de gynécologue.
Bref, il y aura bien un remaniement, c'est sûr, et Elisabeth Borne va donc de nouveau remettre sa démission. Mais pour l'instant ce n'est pas d'actualité, répond-on du côté de Matignon, en rappelant que la Première ministre a prévu de recevoir la semaine prochaine ceux qui viennent d'être élus présidents de groupe à l'Assemblée. D'ailleurs, mercredi 22 juin, devant les députés de la majorité, Elisabeth Borne a répété que sa détermination à trouver les moyens pour garantir la stabilité et mener les réformes nécessaires est intacte. Reste que dans son allocution, Emmanuel Macron n'a pas jugé nécessaire de prononcer son nom.
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