Retraites : Sébastien Chenu se défend de "chercher à piéger" la gauche après le dépôt par le RN d'une proposition de loi visant à abroger la réforme
"Nous, nous mettons sur la table l'abrogation de la réforme des retraites qui est souhaitée par une majorité de Français", a fait valoir vendredi 13 septembre sur franceinfo Sébastien Chenu, député Rassemblement national du Nord et vice-président du parti. Si "la gauche ne veut pas la voter, ça veut dire qu'ils privilégient la petite tambouille politicienne à l'intérêt des Français", a-t-il assuré, alors que le parti d'extrême droite a déposé jeudi à l'Assemblée nationale sa proposition de loi visant à l'abrogation de la réforme des retraites adoptée aux forceps au printemps 2023, qui prévoit un report de l'âge légal de départ à 64 ans. Le texte sera examiné le 31 octobre dans le cadre de la "niche parlementaire" du parti.
Une manière de doubler la gauche qui veut elle aussi annuler cette réforme. Le Nouveau Front populaire avait promis de revenir sur la réforme lors de la campagne des législatives. "Moi, je ne cherche pas à piéger qui que ce soit", s'est défendu le porte-parole du parti à la flamme. "Il se trouve que nous sommes les premiers à pouvoir le faire parce que nous sommes le plus grand groupe à pouvoir déposer des textes", a-t-il ajouté.
"La gauche, dans son cynisme le plus absolu, sera donc capable de taper sur des casseroles, de manifester, de faire réélire Élisabeth Borne, et ensuite de ne pas voter l'abrogation de la réforme des retraites parce que ça arrive devant eux, est-ce que tout ça est très sérieux et très respectueux des électeurs ?", a-t-il ironisé.
Sortir d'une "logique uniquement comptable"
Sébastien Chenu a défendu l'idée d'améliorer le sort réservé aux "carrières longues" plutôt qu'une "logique uniquement comptable". "On défend toujours la même logique", a expliqué l'élu du Nord : "Si vous travaillez avant 20 ans et que vous avez vos 40 annuités, vous pouvez devoir partir à partir de 60 ans et ensuite de façon progressive, jusqu'à 42 annuités à partir de 62 ans". Toutefois, reste pour le RN à convaincre leurs alliés ciottistes puisque le patron des Républicains plaidait au moment de la réforme pour un recul de l'âge de départ à 65 ans.
"Des alliés ce ne sont pas des clones", a commenté Sébastien Chenu. "Éric Ciotti a bougé sur ça aussi, notamment pendant la campagne législative", a-t-il souligné. "Je crois, au bout du compte que les élus d'Éric Ciotti voteront une abrogation de la réforme des retraites", a-t-il conclu.
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