Sur Facebook, Manuel Valls accuse le FN de "singer l'autorité"
A la veille d'un déplacement à Moirans, où des gens du voyage avaient commis des violences, le chef du gouvernement a publié une longue tribune sur le réseau social.
Pour Manuel Valls, la bataille électorale se joue aussi sur Facebook. Dans une longue tribune publiée sur le réseau social jeudi 5 novembre au soir, le Premier ministre revendique l'autorité de son gouvernement et sa "constance" en la matière, face aux accusations de laxisme du Front national et d'une partie de la droite, qu'il accuse à son tour de "singer l'autorité".
L’autorité : une exigence, une éthique, des actes.Dans un monde en perpétuelle effervescence, des images et des faits...
Posted by Manuel Valls on Thursday, November 5, 2015
Le chef du gouvernement, qui se rend vendredi à Moirans (Isère) où des gens du voyages avaient commis des violences il y a deux semaines, reconnaît qu'"un débat s'est ouvert" après une série d'incidents "distincts et indépendants" depuis un mois : violences à Air France, scènes d'émeutes de Moirans, fusillade mortelle à Marseille, violent règlement de compte à Clermont-Ferrand...
"Les individus éprouvent un besoin de sécurité"
"Dans un monde en pleine transformation, face à des Etats-nations percutés de plein fouet par la mondialisation, les individus éprouvent un besoin de sécurité de plus en plus grand et ressentent un doute profond quant à la capacité des pouvoirs publics à agir dans l'intérêt de chacun", écrit le Premier ministre dans cette tribune , aux faux airs de dissertation de sciences politiques.
"Face à cela, il y a deux voies", selon Manuel Valls, qui a fait de l'autorité un des marqueurs de son ascension politique à gauche. "La première : celle de ceux qui singent l'autorité, la dénaturent, versent dans le seul autoritarisme, par l'agitation des mots et la facilité des postures", écrit-il. "C'est toujours l'attitude de l'extrême droite. C'est souvent, et de plus en plus, l'attitude d'une partie de la droite, qui lui court après", poursuit le Premier ministre, avant de cibler sans le nommer Nicolas Sarkozy.
Les tenants de cette vision disent défendre l'autorité, mais ne font que l'affaiblir en attaquant, en permanence, à grand renfort de démagogie, d'instrumentalisation des chiffres, toutes celles et tous ceux qui l'incarnent: particulièrement les magistrats ou encore les fonctionnaires de l'Education nationale qui, soi-disant, n'accompliraient pas leurs missions
En creux, une charge contre Nicolas Sarkozy
L'ex-chef de l'Etat, dans une interview publiée mardi, avait notamment estimé qu'il n'y avait "plus d'autorité de l'Etat en France" et critiqué la géolocalisation de son téléphone par un juge d'instruction marseillais enquêtant sur l'affaire Air Cocaïne.
Manuel Valls défend une "seconde voie" qu'incarnerait son gouvernement, "celle qui consiste à agir avec constance pour renforcer l'autorité", en "corrigeant les dérives du passé et en renforçant structurellement l'autorité".
Il défend une "éthique de comportement", consistant en un "respect scrupuleux" de l'indépendance de la Justice. Mais aussi "le dialogue, le respect des corps intermédiaires, des syndicats, des nombreux dispositifs de consultation qui donnent vie à notre démocratie".
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