Nicolas Sarkozy président de l'UMP : pourquoi c'est une bonne nouvelle pour le parti
L'ancien chef de l'Etat a été élu à la présidence de l'UMP, dès le premier tour. Francetv info vous explique pourquoi sa victoire sera une bonne chose pour sa famille politique.
Les partisans de Nicolas Sarkozy peuvent déboucher le champagne. Après deux mois de campagne, leur champion est devenu le nouveau président de l'UMP, samedi 29 novembre, dès le premier tour du scrutin. Les urnes électroniques ont rendu leur verdict et l'ancien président de la République s'est imposé devant ses deux concurrents, Bruno Le Maire et Hervé Mariton. Francetv info vous explique pourquoi l'UMP peut se réjouir de cette élection.
Antisarkozyste convaincu, vous n'êtes pas d'accord avec cette analyse ? Pas de problème : comme un peu de mauvaise foi n'a jamais fait de mal à personne, nous vous expliquons dans un autre article pourquoi Nicolas Sarkozy président de l'UMP, c'est une mauvaise nouvelle pour le parti.
Il va redonner un leadership à la droite
Depuis que Nicolas Sarkozy s'est retiré de la vie politique, après sa défaite à l'élection présidentielle de 2012, la droite vit dans la cacophonie permanente. De la guerre Copé-Fillon à l'affaire Bygmalion, l'UMP semble à bout de souffle. Le parti en crise a malgré tout rencontré quelques succès électoraux, notamment lors des élections municipales, mais se fait déborder sur sa droite par la montée du Front national.
"L'UMP devrait retrouver un leadership fort, naturel et puissant", reconnaît ainsi le député UMP Benoist Apparu, proche d'Alain Juppé. Aux manettes, Nicolas Sarkozy va pouvoir rassembler les brebis égarées de son troupeau et mettre fin aux divisions, aux querelles de chapelle, comme l'espère le président de l'association Génération Sarkozy, Antoine Sillani. "Son élection va nous permettre de retrouver un chef qui sera en mesure de rassembler tout le monde", assure-t-il.
L'enthousiasme de ses salles de meeting au cours de sa campagne pour la tête de l'UMP prouve effectivement que Nicolas Sarkozy est le plus à même de fédérer la droite. "Réussir à remplir des salles de milliers de personnes pour une campagne interne est la preuve la plus éclatante de l'intérêt que les militants lui portent", estime son porte-parole Gérald Darmanin.
Il va transformer le parti
Nicolas Sarkozy a pour objectif de remettre son parti sur les rails en le changeant de "fond en comble", selon son expression. Après avoir prononcé l'heure de décès d'une UMP malade, il souhaite d'abord faire voter les militants sur un éventuel changement de nom, puis proposer à l'UDI de rejoindre son nouveau mouvement pour créer le grand parti de la droite républicaine. "C'est sûr qu'il y a un avantage à repartir avec un parti fort et relooké", estime Jean Petaux, politologue à Sciences Po Bordeaux.
"Il a le charisme, l'énergie et la volonté pour créer la dynamique dont nous avons besoin pour redresser notre parti", assure Gérald Darmanin. Avec sa victoire au premier tour, l'ancien président a obtenu, selon ses soutiens, la légitimité pour tout changer. "Il va redonner la parole aux militants, accorder plus de poids aux fédérations et construire un énorme parti de masse avec jusqu'à 500 000 adhérents", s'enthousiasme Antoine Sillani.
Et, de par son expérience en tant que chef de l'exécutif, Nicolas Sarkozy sera en mesure de dominer l'ego de ses lieutenants comme de ses concurrents afin de les faire participer au renouveau de l'UMP. "J'imagine qu'il va vouloir co-construire avec tout le monde dans sa volonté de rassemblement", suppose Benoist Apparu.
Il pourrait faire gagner son camp en 2017
Avec un parti structuré devenu une machine de guerre dévouée à sa cause, Nicolas Sarkozy va pouvoir aiguiser ses armes et travailler son projet pour 2017. L'objectif est aussi de faire émerger de nouvelles idées, là où il semble pour l'instant recycler son précédent programme.
Ses concurrents n'oublient pas de rappeler régulièrement les affaires judiciaires en cours pour mettre en doute la capacité de l'ancien chef d'Etat à gagner une nouvelle présidentielle. Mais en devenant président de l'UMP, Nicolas Sarkozy sera plus à même de défendre son honneur et de contre-attaquer pour faire taire ses détracteurs.
Dans la dernière ligne droite, il pourra compter sur ses qualités d'animal politique pour affronter le candidat socialiste en campagne. Sans compter sur une sérieuse envie de revanche…
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