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Vote de confiance : le risque d'une majorité étriquée

Bis repetita pour Manuel Valls : cinq mois seulement après le premier vote de confiance à l'Assemblée, le chef du gouvernement engage à nouveau sa responsabilité ce mardi après-midi. Jusqu'au bout il aura tenté de convaincre, notamment les "frondeurs" du PS.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Nouveau vote de confiance cinq mois après le précédent pour Manuel Valls © REUTERS/Charles Platiau)

Ce mardi matin encore en séminaire, lundi soir également à l'heure du dîner : Manuel Valls et les députés socialistes ne se quittent plus. Confronté aux menaces d'abstention d'une trentaine de "frondeurs", le Premier ministre ne veut pas lâcher le morceau. Manuel Valls est certes assuré d'obtenir la confiance, lors d'un nouveau vote ce mardi après-midi à l'Assemblée nationale, question d'arithmétique. Mais il veut un soutien le plus large possible, question de légitimité politique.

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Or, depuis plusieurs jours, chacun campe sur ses positions. "Les frondeurs sont dans une logique sectaire ", déplore un député légitimiste, inquiet pour la suite. "S'il n'y a plus de discipline de vote au sein du groupe socialiste, ça veut dire que sur chaque texte, il faudra convaincre. Une minorité charnière qui impose ses choix à la majorité, c'est une perversion démocratique ".

 Jusqu'au bout, en tout cas, Manuel Valls aura joué la carte de la dramatisation. Sauf surprise, il lancera mardi après-midi un enième appel à la responsabilité. Il annoncera sans doute un geste en faveur des petites retraites, et rejettera les propositions choc du Medef au nom du nécessaire dialogue social. Mais il ne reniera en rien le cap économique fixé : soutien aux entreprises et réduction de la dépense publique.

Une tribune aussi pour l'opposition

Du côté de l'opposition, on se réjouit. A l'exception de Bruno Le Maire qui ne comprend pas l'utilité de ce bis repetita, les ténors de l'opposition se félicitent de cette tribune offerte sur un plateau. Tribune pour Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, qui prendra la parole le premier après Manuel Valls. L'hôte de Matignon risque d'être soumis à un tir nourri : échec de la politique économique du gouvernement, faiblesse de la majorité et du Premier ministre... 

"Manuel Valls court le risque d'exposer sa faiblesse aux Français" - Bruno Le Maire, député UMP et candidat à la présidence du parti

Tribune aussi pour François Fillon qui parle d'un pouvoir en perdition et qui réunira ses partisans ce mardi midi. Ou tribune, encore, pour Alain Juppé qui participera à un colloque sur l'avenir du pays mercredi avant sa conférence de presse de rentrée jeudi à Bordeaux, juste avant celle du chef de l'Etat. François Hollande ou Manuel Valls : chacun sa cible, chacun ses ambitions... En attendant le retour de Nicolas Sarkozy ce week-end qui pourra conclure la séquence pour mieux ouvrir la sienne.

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