Pourquoi le lancement de la fusée nord-coréenne inquiète
Alors que l'engin a été installé sur son pas de tir, dimanche, le Japon a déployé une armada anti-missile en plein Tokyo. La Corée du Sud menace aussi d'abattre le lanceur nord-coréen. Explications.
La tension est à son comble en Asie. La Corée du Nord s'apprête à lancer une fusée pour mettre en orbite un satellite d'observation, vraisemblablement entre le 12 et le 16 avril. Il s'agirait pour Pyongyang de commémorer le centième anniversaire de la naissance du fondateur de la Corée du Nord, Kim Il-sung.
Mais le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis sont circonspects. FTVi vous explique pourquoi ce lancement suscite tant d'inquiétudes de la part de ces pays.
• Parce qu'ils craignent un missile déguisé
La Corée du Nord assure que ce tir de fusée n'a qu'un objectif civil, en l'occurrence le placement en orbite d'un satellite d'observation météorologique. Une version qui ne convainc guère les Etats-Unis et leurs alliés sud-coréens et japonais. Ces pays y voient plutôt un test déguisé de missile balistique à longue portée et demandent à Pyongyang d'y renoncer. L'ONU interdit en effet à la Corée du Nord de procéder à des essais nucléaires ou balistiques. Les Etats-Unis ont annoncé la suspension de leur aide alimentaire, estimant que le lancement rendait caduc un accord signé en février qui prévoyait un moratoire des activités nucléaires de Pyongyang.
• Parce que Pyongyang semble déterminé
Malgré les protestations internationales, Pyongyang ne lâche rien. Dimanche 8 avril, la fusée a été installée sur son pas de tir situé au centre spatial construit sur la péninsule de Cholsan, à 50 kilomètres environ de la frontière chinoise.
Pour l'occasion, les autorités nord-coréennes avaient invité une cinquantaine de journalistes étrangers, fait exceptionnel dans ce pays ultra-fermé. Une façon de répondre aux critiques et de montrer que la fusée Unha-3 n'est pas un missile balistique déguisé. "Dire que c'est un test de missile n'a vraiment aucun sens", a affirmé Jang Myong-Jin, chef du centre spatial. Selon lui, le lancement n'est pas effectué "à des fins de provocation".
• Parce que la Corée du Nord ne semble pas impressionnée
L'installation et le possible lancement ne sont en tout cas pas pris à la légère. Le Japon a mis en place "des mesures de précaution maximales", selon l'expression du vice-ministre de la Défense. Une batterie d'antimissiles sol-air a donc été installée, samedi 7 avril, en plein cœur de Tokyo, et deux autres bases similaires ont été préparées dans la région pour protéger la mégapole et ses 35 millions d'habitants.
A l'instar de la Corée du Sud, le Japon a annoncé que son armée détruirait le lanceur nord-coréen en vol s'il venait à menacer le territoire nippon. Réplique immédiate de la Corée du Nord : "Nous ne tolérerons aucune violation de notre souveraineté nationale, a averti Jang Myong-Jin. Nous n'avons jamais abattu un satellite sud-coréen ou japonais. Pourquoi nous menacent-ils ?"
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