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Prothèses mammaires PIP : 30 000 femmes pourraient être réopérées

"Libération" révèle que les autorités vont demander aux porteuses de seins en silicone Poly Implants Prothèses de se les faire retirer, par prévention. Le gouvernement annoncera d'ici à la fin de semaine son plan d'action.

Article rédigé par franceinfo
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Une patiente ayant présenté des lésions lors d'une mammographie subit une macrobiopsie, le 8 mars 2006 à l'Institut Curie, à Paris. (JOEL SAGET / AFP PHOTO)

C'est une décision inédite, que les autorités disent prendre "par prévention". Quelque 30 000 porteuses d'implants mammaires de marque Poly Implants Prothèses (PIP) vont devoir se les faire retirer. Une décision révélée mardi 20 décembre par Libération et qui, selon le quotidien, sera officialisée en fin de semaine.  

• Pourquoi ces prothèses doivent-elles être retirées ?

Cette décision a été prise par la Direction générale de la santé et l'Institut national du cancer, en lien avec le comité de suivi des femmes porteuses de prothèses mammaires PIP, après que des cas de cancer ont été détectés chez plusieurs patientes, huit à ce jour. Une information judiciaire a été ouverte fin novembre après le dépôt de quelque 2 000 plaintes.

Réalisées avec du silicone à usage non-médical, ces prothèses peuvent se déchirer et provoquer inflammations et cancers.

• Les patientes concernées doivent-elles être opérées d'urgence ?

"Il ne faut pas inquiéter et laisser penser aux femmes qu’il faut (...) enlever [les implants] en urgence, dans les vingt-quatre heures. Il y a tout un accompagnement à mettre en place", explique dans Libération le DJean-Yves Grall, directeur général de la santé.

Un processus qui risque effectivement de prendre un peu de temps : car "comment retrouver et prévenir toutes les femmes qui ont reçu ce type de prothèses ? Les autorités ont, certes, demandé aux praticiens de les recontacter, mais le feront-ils ?", s'interroge Libération. "Nous avons nécessité de les retrouver, en respectant le principe de l’anonymat", insiste Jean-Yves Grall. 

"L'urgence, c'est que toutes les femmes qui ont des prothèses PIP retournent voir leur chirurgien", précise la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, indiquant que "le gouvernement annoncera d'ici la fin de semaine son plan d'action".

Nora Berra temporise également. En marge du déplacement de Nicolas Sarkozy en Ardèche sur le thème de la médecine de proximité, la secrétaire d’Etat chargée de la Santé a donné des précisions sur la prise en charge des femmes concernées. "Il faut réunir les experts pour élaborer la conduite à tenir, identifier les modalités de prise en charge de ces femmes", a-t-elle expliqué avant d'ajouter : "Ce que je peux dire : il n'y a pas de risques imminents. Ce n'est pas une question d'heures, de jours, de mois (...). Il n'y a pas d'urgence."

• Qui va prendre en charge le coût des opérations ?

La Direction générale de la santé assure que "toutes les femmes porteuses d’implants PIP seront remboursées de leurs frais médicaux et chirurgicaux liés à l’explantation". 

En revanche, la pose d'une nouvelle prothèse ne sera pas forcément prise en charge. Si les opérations relevant d'une chirurgie réparatrice (après un cancer du sein) seront remboursées, celles relevant de la chirurgie esthétique ne le seront pas. 

"Ce n’est pas la collectivité, en ces temps de crise, qui doit prendre en charge le prix d’une nouvelle prothèse, posée pour des raisons esthétiques", commente le PLaurent Lantieri, chirurgien à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Une position qui fait bondir la présidente de l’Association de défense des porteuses de prothèses PIP, Alexandra Blachère : "Attendez, c'est quand même de la responsabilité de l'Etat d'avoir laissé un produit pourri sur le marché. En quoi serait-on, nous, responsables ?"

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