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Vidéo Voilà ce que les femmes devaient subir avant le vote de la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (IVG)

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VIDEO. Voilà ce que les femmes devaient subir avant le vote de la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (IVG)
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Article rédigé par France 2
France Télévisions
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La loi libéralisant l’avortement, portée par Simone Veil, a permis aux femmes de pouvoir interrompre une grossesse non désirée, sans risquer leur vie ou aller dans un pays étranger où il était autorisé. Votée fin 1974, promulguée en janvier 1975 pour une période expérimentale de cinq ans, elle est reconduite sans limite de temps par une loi du Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 5 décembre 2020.

La contraception et l’avortement sont interdits dans la France des Trente Glorieuses. Alors, les femmes se débrouillent, s’arrangent au fond des arrière-cours, sur des tables de cuisine, livrées dans la clandestinité aux mains des "faiseuses d’anges" armées d’aiguilles à tricoter. Un long cortège de drames… "Aux gardes des urgences, on voyait arriver des femmes qui saignaient, qui étaient infectées. En plus, elles restaient dans les coins car elles se faisaient engueuler. Tout d’un coup, il a fallu comprendre tout ça : c’était des grossesses non désirées et avorter était interdit médicalement", rappelle au magazine "13h15 le samedi" (replay) la gynécologue Joëlle Brunerie-Kauffmann.

"Ces pauvres femmes, dans le refus de leur grossesse, étaient obligées de déclencher seules leur avortement ou de demander à des amis de le faire, mais c’était avec une méthode qui n’était pas du tout médicale, propre, explique la militante féministe ayant notamment agi au sein du Mouvement pour la liberté de l'avortement et la contraception (MLAC). Pour avoir le droit à un curetage, méthode d’avortement propre à cette époque, il fallait déjà saigner, être en cours de fausse couche. Il fallait faire semblant d’avoir une fausse couche naturelle pour avoir droit à un curetage à l’hôpital."

Une femme mourait chaque jour des suites d’un avortement clandestin

"Et pour saigner, il fallait infecter l’œuf, poursuit le médecin. La seule solution était de mettre une petite sonde dans l’utérus, un scoubidou ou n'importe quoi, de laisser en place jusqu'à ce que ça saigne et s’infecte. Cela donnait des catastrophes…" Dans les années soixante-dix, une femme meurt chaque jour des suites d’un avortement clandestin. D’autres en réchappent mutilées, stériles. Les femmes qui en ont les moyens partent à l’étranger : Angleterre, Hollande, Suisse… où l’avortement est légal et sûr. C'était avant le vote fin 1974 de la loi relative à l'interruption volontaire de grossesse portée par Simone Veil. Promulguée le 17 janvier 1975 pour une période expérimentale de cinq ans, elle est reconduite sans limite de temps par une loi du .

"Je suis partie en Suisse. On faisait Paris-Lausanne en cinq heures. Et je me suis dit que, dans cinq heures, je peux poser la question à un médecin, être reçue dans une clinique", témoignait en 2012 Simone Iff, présidente du Planning familial de 1973 à 1981. "Quand on m’a demandé pourquoi je venais, se souvenait la militante du droit à l’avortement disparue en 2014, j’étais incapable de dire que c’était pour un avortement. Devant ma tête, la personne à l’accueil m’a dit avec un grand sourire : 'Un avortement ?’ J’ai répondu oui. Le mot était dit. La chose était inscrite sur un cahier médical. Là, je me suis dit qu’il faut qu’en France ça puisse être comme ça."

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